Sylvina Terra Chronicles - Léona Salvador

Prologue – Première partie
Il y a longtemps, très longtemps, les hommes et les pokémons se battaient en permanence pour la domination du globe. La chance souriait tantôt aux pokémons et à leur magie, tantôt aux humains et à leurs armes. Les dieux, las de cette guerre sans fin, interdirent aux humains d’utiliser des armes, et aux pokémons d’utiliser la magie. Incapables de se battre, les humains et les pokémons commencèrent à vivre ensemble. Certains pokémons apprirent à se servir des armes, certains humains expérimentèrent la magie à l’aide d’objets enchantés, les reliques de sorts.
Puis, il y plus de mille ans, deux grands dieux, Groudon, le dieu des continents, et Kyogre, le dieu des océans, entrèrent en conflit, chacun étant désireux d’étendre son territoire. Les humains et les pokémons réunirent leurs forces pour se battre contre les dieux qui ravageaient leur habitat. Ils parvinrent après plusieurs années de lutte à enfermer les deux dieux dans deux gigantesques enveloppes corporelles, les changeant en de simples pokémons. Groudon obtint un corps de dragon rouge, Kyogre devint un dauphin bleu. Groudon et Kyogre furent enfermés dans deux grottes séparées, et scellés par deux grands orbes qui furent enterrées au sommet du mont Mémoria.
Cependant, lorsqu’ils rentrèrent chez eux, pokémons et humains s’aperçurent que le peu d’armes et de reliques de sorts qui n’avaient pas été détruites lors de tous ces combats avaient été perdues. La magie et les armes disparurent de l’histoire pour quelques siècles. Le temps passa, la civilisation commença à croître pour atteindre le niveau technologique d’aujourd’hui. L’homme inventa la pokéball, une petite boule de métal qui permettait d’enfermer un pokémon. Dés lors, dresseurs et éleveurs apparurent. Les dresseurs entraînaient leurs pokémons pour le combat, les éleveurs les entraînaient pour qu’ils se donnent en spectacle. Certains combinaient les deux aptitudes.
La civilisation grandissante devenait fragile, et les Hodas apparurent. Chaque pays possédait un ou plusieurs Hodas, des humains aux pokémons puissants qui agissaient en tant que mercenaires pour préserver les intérêts de la civilisation et des pokémons. Certains de ces Hodas possédaient même des reliques de sorts et leurs pokémons des armes, qu’ils trouvaient en effectuant leurs missions. Notre histoire est celle de la petite sœur d’une Hoda, une jeune dresseuse nommée Léona Salvador.

Chapitre 01
Léona était, au moment où commence notre histoire, une jeune dresseuse de quatorze ans, aux cheveux blonds, aux yeux bleus, très réputée pour la qualité de son sens de la stratégie, mais handicapée par une équipe encore trop jeune pour remporter des prix contre des adultes. Elle désirait une chose plus que tout au monde : partir en mission avec sa sœur, Kalista. Elle était bien loin d’imaginer, ce dimanche matin, en commençant son entraînement hebdomadaire dans le colosseum que sa sœur possédait tout près de sa villa, que son vœu se réaliserait si vite. Le dimanche était chez elle consacré à l’optimisation des techniques de ses pokémons chéris. En entrant, elle avait repéré, sur les gradins, une silhouette qui semblait l’observer. Elle l’ignora, et se concentra sur les ordres qu’elle allait donner à ses pokémons. Elle se plaça à l’une des extrémités de l’immense stade circulaire, dans lequel des milliers de dresseurs s’étaient déjà affrontés, et dans lequel des milliers d’autres s’affronteraient sûrement.
« Tygnon, Raichu et Melodelfe, Poing orageux de lune ! »
Aussitôt, Les trois pokémons sortirent de leurs pokéballs, et se mirent dans la position que leur dresseuse leur avait ordonnée de prendre. Tygnon, un pokémon humanoïde doté de gants de boxe, réputé pour la puissance et la vitesse de ses coups de poing, se plaça devant le mannequin d’entraînement, à trois mètres. Raichu, un pokémon en forme de souris géante aux pouvoirs électriques, dont les joues étaient en permanence chargées d’électricité, se plaça sur les épaules du Tygnon. Enfin, Melodelfe, un pokémon en forme de petite fée, qui pouvait déclencher des évènements par le métronome des mouvements de ses doigts, se plaça à droite du Tygnon. Le groupe se concentra. Raichu se fit frapper par la foudre, et transmit l’éclair au poing de Tygnon, tandis que Melodelfe envoyait des rayons argentés sur ce même poing.
Puis le Raichu et le Melodelfe reculèrent, et Tygnon s’élança sur le mannequin, le poing en avant. Après un bond de trois mètres, son poing s’abattit sur le mannequin et le choc ébranla tout le stade. Une fumée grise entoura la scène, et lorsqu’elle se dissipa, le mannequin n’était plus qu’un tas gluant sur le sol noirci du colosseum. Une voix mécanique sortit du haut parleur.
« La frappe a occasionné des dommages physique de 245 POA (Physical Organic Alteration, l’unité d’endommagement des organismes par une attaque purement physique), et des dommages spéciaux de 347 SOA (Special Organic Alteration, l’unité permettant de rapporter des dommages occasionnés par la foudre, le feu, etc. à des POA), soit un total de 592 GA (General Alteration, l’addition des POA et des SOA. » Avec une telle frappe, Léona le savait, un pokémon non entraîné n’avait absolument aucune chance. Il en allait différemment des pokémons qu’elle rencontrait habituellement en tournoi, car les dresseurs pouvaient anticiper les attaques. Du coin de l’œil, elle remarqua que l’ombre s’était approchée. Une voix masculine, modifiée par un appareil, traversa le colosseum.
- « Chapeau bas, Léona. Si tu me le permets, j’aimerai te montrer ce que signifie le mot « puissance ».
- Je relève le défi à une condition : si je gagne, vous devrez révéler votre visage et votre identité.
- Dans ce cas je pose moi aussi une condition : si c’est moi qui gagne, tu devras accepter de me suivre : j’ai des affaires importantes à régler avec toi.
- Que le combat commence ! »
La silhouette sauta des gradins pour atterrir sur la surface de combat du colosseum, à l’opposé de Léona. Léona rappela ses pokémons, et en envoya un autre ; son Poissoroy, un poisson doté d’une corne réputé pour nager avec la grâce d’une sirène, décrivit un arc de cercle en sortant de sa pokéball. La silhouette leva le bras : un Dracolosse, un gigantesque dragon ailé à quatre pattes, sortit d’une pokéball située dans sa main. Léona éclata de rire.
- « Tourile, pourquoi tu t’encombres d’un déguisement ? C’est bon, je t’ai reconnu, et de toute façon ce combat est perdu d’avance pour moi. Tu le sais bien.
- Pourquoi faut-il que je soie le seul à ne pas pouvoir me présenter dans un colosseum incognito ? Bon, tu es libre ?
- J’arrive, mais avant je vais me toiletter vite fait. »
Tourile, puisqu’il avait été reconnu, ôta sa longue cape noire, qu’il utilisait habituellement pour se promener incognito. Il s’agissait d’un Hoda de Hoenn, Sauveur Scalese de son vrai nom, et du numéro 2 mondial en combats de pokémons, juste derrière Kalista. Un jeune homme de 19 ans apparut derrière la cape. Les cheveux blonds, les yeux bleus, tout comme Léona et Kalista, bien qu’aucune parenté n’existe entre les deux sœurs et Tourile. Il laissa tous ses pokémons sortir, puisque le colosseum était vide, afin qu’ils prennent l’air. Léona fit de même, puis se retira afin de se toiletter.

Chapitre 02
Léona commença par prendre une douche. Puis elle sortit de la baignoire et commença à se brosser les cheveux. Elle dût s’arrêter au niveau des oreilles : ses barrettes de sorts ne lui permettaient pas de brosser les cheveux qu’elles entravaient. Il s’agissait de deux barrettes ornées chacune de deux perles roses, qui s’avéraient être des reliques de sorts. Elle les avait reçues de sa sœur quand cette dernière avait trouvé une relique supérieure, les gants de force. Elle était obligée de se brosser les cheveux chaque matin, car sans cela ses cheveux s’imprégnaient de la magie des barrettes et elle ne maîtrisait plus ses sorts, qu’elle envoyait alors sans les contrôler.
Elle enfila ensuite sa combinaison de dresseuse, une combinaison en peau de lamantine aérée de l’intérieur mais étanche et isotherme, qu’elle avait faite faire par la Sylphe SARL, une entreprise à la pointe de la technologie dans Kanto. Elle repartit alors pour le colosseum, et s’en alla avec Tourile. Tourile lui expliqua qu’il avait besoin de sa magie. Léona fut étonnée, tant sa magie était inférieure à celle de son ami. Il lui expliqua que ce n’était pas une question de puissance, mais de sorts particuliers. Après s’être un peu éloigné du village, le groupe s’envola ; Tourile offrit à Léona de voler sur son Latios, un pokémon unique qu’il avait rencontré lors d’une mission au mont Mémoria, et qui ressemblait légèrement à un cygne, tandis que lui volait sur son Dracolosse.
Tandis qu’ils survolaient l’océan situé à l’est de Kanto, ils furent attaqués par une nuée de Roucouls et de Roucoups, des pokémons oiseaux. Léona s’occupa des Roucouls, en empruntant le flux magique de Latios. Elle esquissa un mouvement dans le vide ; aussitôt, mais à une échelle bien plus grande, l’océan se souleva et recréa les gestes de Léona sous la forme d’un gigantesque dragon serpent formé d’eau. Tous les Roucouls qui se trouvaient pris par le dragon étaient emportés, et Léona les déposa sur un îlot. Tourile, utilisant le flux magique de Dracolosse, prit le contrôle de l’un des Roucoups et le força à attaquer son groupe. Les Roucoups, sidérés par l’attaque de leur ami, durent bientôt fuir.
Le reste du voyage se déroula sans encombre. Tourile et Léona se posèrent sur l’île 1 de l’archipel Sevii, celle du mont Braise. Ici, on était en plein dans la zone tropicale du monde, et la végétation poussait très vite. Le groupe fut vite repéré par une foule d’admirateurs. Tourile ne pût échapper, malgré sa résignation, à une séance d’autographes au fan-club du coin, heureusement peu peuplé. Il détestait plus que tout être considéré comme une star. Léona se contenta de quelques combats pour passer le temps. Elle sortit vainqueur de chaque combat (aucun ne vaut d’ailleurs la peine d’être relaté ici), et les dresseurs du coin commencèrent à lui montrer leur respect. Finalement ils parvinrent à s’extirper de la foule. Ils arrivèrent devant une statue en forme d’œuf géant, posée au milieu d’une clairière dans une forêt proche du village. Tourile expliqua la situation à Léona, après s’être assuré que personne ne les avait suivi.
« Cette statue… c’est un vrai œuf, mais il est vide. Le gouvernement de Hoenn m’a demandé de l’examiner de l’intérieur, mais je suis bien trop grand pour y entrer. Je voudrai que tu entres à l’intérieur en passant au travers de la coquille, et que tu observes l’intérieur.
- Pas de problème, mais tu as une idée de ce qu’il y a à l’intérieur ?
- Absolument aucune. La statue a probablement plus de 1000 ans, elle vient d’être trouvée par une équipe d’archéologues. Ils l’ont placée ici pour que je puisse l’examiner.
- OK… Fais en sorte que personne ne me voie.
- Je vais te rendre invisible. »

Tourile fit sortir Porygon 2 de sa pokéball, un pokémon entièrement artificiel en forme de chien à deux pattes. Le Porygon 2 toucha du museau Léona. Aussitôt, le corps de la jeune fille devint translucide, puis totalement invisible. Léona entra dans l’œuf grâce à un sort de traverse. L’intérieur semblait prévu pour accueillir un corps humain, car il était moulé en forme humanoïde. Léona se logea dans ce moule de pierre froide. Aussitôt, ses sens se brouillèrent. Des étoiles flottaient devant ses yeux, toutes ses terminaisons nerveuses semblaient déréglées. Elle resta dans cet état quelques secondes, puis s’évanouit, avant d’être éjectée de la coquille qu’elle brisa. Tourile se pressa de la soigner à l’aide de sa Leuphorie, et elle reprit peu à peu connaissance. Tourile lui demanda ce qu’il s’était passé.
« Mes sens se sont engourdis, et je me suis évanouie.
- Tu as mal quelque part ?
- Non, mais j’ai l’impression que quelque chose en moi a changé. C’est très bizarre.
- Je vais te ramener à Jadielle… Après, on avisera.
- Moi je crois que je vais faire un petit somme, je me sens fatiguée.
- Grimpes sur Latios, on part.
Léona grimpa sur le pokémon avant de tomber de sommeil. Le voyage fut plus long qu’à l’aller, car Léona basculait souvent du dos de Latios, et il devait la rattraper. Etrangement, elle ne se réveillait pas, même lorsqu’elle chutait. Lorsqu’ils arrivèrent à la villa de Léona, Latios était épuisé. Il s’allongea sur un matelas, à coté de Léona, dans sa chambre. Tourile prit soin d’eux et les laissa se reposer, allant lui aussi se coucher dans la chambre que Léona lui réservait en permanence. Elle avait en effet l’habitude d’accueillir Tourile.

Chapitre 03
Le lendemain matin, Léona se réveilla vers midi. Elle avait très faim, mais était encore toute engourdie. Latios avait déjà quitté le lit depuis longtemps, à en juger par la température des draps. Très intriguée par son état, elle alla se placer devant le miroir de sa salle de bain personnelle (il y en avait une dans chaque chambre) pour s’examiner. Lorsqu’elle aperçut son reflet dans la glace, elle eut un choc : elle avait des oreilles et neuf magnifique queues de renarde ! Un peu abasourdie par le coup qu’elle venait prendre, elle passa une demi-heure à examiner ses neuf queues et ses oreilles. Elle pouvait bouger ses oreilles et ses queues indépendamment les unes des autres. Chaque queue mesurait environ un mètre, et était blonde, comme ses cheveux. Léona se résigna à sortir de la salle de bain, et se rendit dans le salon où Tourile l’attendait sûrement. Ce dernier fut également choqué, et très gêné d’avoir causé des ennuis à Léona. Elle l’excusa bien vite : elle trouverait un moyen de cacher ses nouveaux traits. Il émit l’hypothèse que ces membres appartenaient sûrement à un Feunard, un pokémon renard dont les neuf queues étaient caractéristiques.
Tourile lui servit le déjeuner, sans difficulté malgré les gants à trois doigts qu'il portait comme reliques de sort, et elle mangea avidement car elle n’avait pas pu se nourrir depuis près d’un jour. Ses neuf queues s’agitaient en silence tandis qu’elle dévorait le repas ; Tourile préférait ne pas les toucher, connaissant les légendes à propos des Feunards. Quiconque attrapait une queue de Feunard était maudit pour mille ans. Après avoir récupéré, Léona commença à réfléchir à la façon dont elle cacherait ses queues. Elle opta pour le port d’un sac à dos dans lequel elle les dissimulerait. Quant à ses oreilles, elle ne pouvait rien faire. Alors qu’elle ajustait son sac, elle entendit, grâce à ses oreilles de Feunard, un bruit sourd dans le jardin, un bruit de choc. Elle y courut, et trouva la sœur de Latios, Latias, de la même anatomie mais plus petite que lui, évanouie sur le sol. Elle la soigna à l’aide de ses gants magiques, une paire de gants roses qu’elle ne pouvait pas retirer depuis qu’elle les avait enfilés, et qui lui permettait d’utiliser la magie de soin de son propre flux magique, don très rare. Lorsque Latias reprit conscience, elle fut surprise de la nouvelle apparence de Léona, mais lui transmit le message qu’elle apportait, par télépathie (Latios et Latias en étaient tous deux doués).
- « Kalista se trouve sur l’archipel d’or, et elle vous demande de la rejoindre avec des renforts. C’est important, il en va peut-être du destin du globe.
- Elle m’a vaguement parlé de cette mission, répondit Tourile, il semble que l’archipel soit déserté par les pokémons.
- Dans ce cas pas de temps à perdre, dit Léona, appelons tous les grands dresseurs que l’on connaît. Il faut faire une liste.
- Hum…, fit Tourile, tandis que Léona tenait un déjà bloc notes et un crayon à la main, on a Agatio, Arthur, Max, Giovanni, et Sacha. Agatio sera facile à contacter, il est au QG de la ligue Kanto. Arthur et Max sont à Hoenn, je vais aller voir si je peux les trouver. Pour Giovanni, je suppose qu’il se cache aux îles Sevii, et Sacha erre dans les monts argentés depuis quelques années. Léona, téléphone à Agatio, puis pars pour les Monts argentés avec Latios, vous tenterez de trouver Sacha. Moi, je m’occupe des trois autres. Peu importe le nombre de dresseurs réunis, on se retrouve ici demain à 15 heures. Des questions ?
- Oui, une : si un dresseur refuse de venir ?
- Fais lui miroiter une récompense, et si il ne vient toujours pas, laisse le.
- OK, à plus.
Tourile partit aussitôt sur son Dracolosse, laissant Latias, Latios et Léona ensemble. Bien vite, Léona constata que Agatio était porté disparu depuis près de trois mois. Elle partit donc pour les monts argentés, avec l’espoir de trouver un des dresseurs les plus puissants de tous les temps, Sacha du Bourg Palette.

Chapitre 04
Léona volait depuis une trentaine de minutes quand elle arriva au dessus des monts argentés. Les monts argentés étaient nommés ainsi en raison de la couleur argentée de la neige qui les recouvrait en permanence. Après s’être émerveillée devant un paysage si majestueux, elle repéra une habitation, et descendit juste devant pour se poser. Elle frappa à la porte. Aucune réponse. Elle frappa une deuxième fois. Alors qu’elle s’apprêtait à ouvrir la porte, une voix résonna juste derrière elle :
- « Qui êtes vous, et qui ou quoi cherchez vous ?
- Je suis Léona Salvador, fit Léona sans se retourner, petite sœur de Kalista Salvador, la Hoda de Kanto. Je cherche Sacha du Bourg Palette.
- Que lui voulez vous ?
- On a besoin de son soutien pour une mission d’importance capitale. Il s’agit peut-être de sauver le monde.
- Je ne suis pas Sacha, mais je peux vous mener à lui. Je souhaite d’abord examiner tes oreilles de Feunard, et tes neuf queues.
- Comment savez vous que…
- Je peux deviner ce genre de choses. J’ai des « pouvoirs ». Entre dans la maison.
Léona s’exécuta, et un vieillard entra peu après. Il semblait particulièrement instruit, et Léona préféra se laisser faire. Le vieil homme retira le sac à dos de Léona, découvrant ses neufs magnifiques queues. Il les mesura, les souleva, les palpa, etc. Léona, étonnée de la mine décontractée de l’inconnu, se laissait faire. Après près d’une heure d’examen, le vieillard déclara :
- « Je suppose que tu es entrée dans l’œuf de pierre aux îles Sevii.
- Oui. Mais comment pouvez vous le savoir ?
- Ne t’occupe pas de ça. Je te conseille de laisser tes queues à l’air libre. Tu n’as pas besoin de les cacher, et de toute manière elles vont te devenir vitales. Reviens quand toute cette histoire de sauver le monde sera terminée. Je t’expliquerai ce que sont ces queues. En attendant, ne cherche pas à les dissimuler.
- D’accord… Bon, le temps presse, il faudrait que nous y allions.
- Attends un instant.
Le vieil homme se retira un instant à l’étage, et revint avec une toute petite pierre rose dans ses mains. Ils partirent peu après. L’inconnu se déplaçait très vite, il connaissait bien le terrain. Léona peinait parfois à le suivre. Finalement, après plusieurs heures de randonnée, le groupe s’arrêta sur un pic rocheux qui semblait dominer la valée. Le vieil homme posa la pierre sur le sol. Presque aussitôt, Une ombre passa au dessus de Léona, et une personne tomba juste devant elle. L’homme qui venait d’atterrir avait les cheveux noirs, les yeux marrons, et dans l’ensemble une silhouette robuste. Il devait avoir environ 30 ans. Il portait une casquette rouge et blanche, et un Pikachu, un pokémon souris électrique (la forme non évoluée du Raichu), se tenait perché sur son épaule droite. Sacha se tenait là, en personne, devant Léona. Il ne prononça pas une seule parole, et se contenta de faire comprendre à Léona qu’il la suivrait.
Sacha volait sur un pokémon très rapide, presque impossible à voir. Léona comprit qu’il s’agissait sûrement d’un Libegon, un pokémon dragon ressemblant fortement à une libellule géante. Le voyage dura une demi-heure. Le vieil homme était resté aux monts argentés. Sacha ne parlait pas, il s’exprimait par signe, voire par l’intermédiaire de Latios ou de Latias. Léona se demandait s’il n’était pas tout simplement muet, mais lorsqu’elle lui demanda, Sacha secoua la tête.

Chapitre 05
Lorsqu’ils arrivèrent à la villa de Léona, les deux dresseurs dînèrent, car il était près de huit heures du soir. Sacha, sans un mot, mangea, et alla se coucher. Le lendemain matin, il réveilla Léona à l’aube, et l’emmena dans son colosseum. Il désirait voir Léona se battre, il la défia. Un peu effrayée à l’idée d’affronter ce dresseur qui jadis faisait pâlir Tourile, Kalista et tous les autres dresseurs qu’elle connaissait, Léona s’installa à l’extrémité du Colosseum, et envoya son Queulorior au combat. Il s’agissait d’une sorte de singe, dont le bout de la queue était en permanence recouvert par une peinture magique verte. Sacha, calme, envoya une pokéball en l’air. La balle toucha le sol, un pokémon en sortit. Il ressemblait à un rat couvert de fourrure violette. Un Rattata se trouvait face au Queulorior. Léona, surprise de voir un pokémon si faible utilisé par un tel dresseur, ordonna à son Queulorior de créer une boule de peinture et de marteler le Rattata avec. Cependant, alors même que Léona donnait son ordre à son pokémon, le Queulorior était en train de se retrouver au milieu d’un cyclone. Le Rattata tournait autour de lui à une vitesse énorme, et de temps en temps il modifiait sa trajectoire pour percuter le Queulorior. Ce dernier ne résista pas plus de trente secondes. Les deux dresseurs rappelèrent leurs pokémons respectifs. Léona envoya Raichu contre le Pikachu de Sacha. Pikachu se plaça aux pieds de Raichu, et se foudroya volontairement.
Raichu, normalement immunisée à la foudre, se prenait une décharge bien supérieure à sa limite, et elle s’évanouit sous l’intensité. Léona abandonna, ne supportant pas de voir ses pokémons adorés souffrir. Elle les soigna. Sacha s’approcha d’elle, et lui donna une pokéball.

Léona, intriguée, lança la pokéball : un Girafarig, un pokémon girafe dont la queue possédait une deuxième tête, en sortit. Sacha, pour la première fois depuis qu’elle le connaissait, parla.
- « Ce Girafarig est doté de pouvoirs particuliers : gardes-le avec toi, je t’expliquerai le moment venu. En attendant, je te conseille de ne pas toucher son museau.
- Mais, je ne peux avoir que six pokémons, non ?
- Ca c’est pour les combats « normaux ». Quand on sauve le monde, on ignore les règles de combat.
- Bien, je vais le prendre.
Sur ce, Léona rappela Girafarig. Sacha replongea dans son silence. A 15 heures, Tourile réapparut, accompagné d’Arthur, un dresseur de plus de trente ans, spécialisé dans les pokémons d’eau. Arthur faisait profil bas devant Sacha, de même que Tourile. Pour l’avoir affronté une fois en combat, il connaissait sa puissance. Sacha avait été pendant trois ans le numéro un mondial en combats, puis il s’était retiré pour se perfectionner et méditer dans les monts d’argent. Le choix de ce lieu était facile à comprendre : personne n’y venait jamais. Le dîner fut très silencieux. Personne n’osait perturber le silence qui s’était imposé de lui-même. Le soir, Latias demanda à Léona si elle pouvait jeter un sort à ses barrettes. Léona se laissa faire. Dès que le sort fut achevé, Léona obtint une incroyable palette de sorts de métamorphose en pokémons, ceux dont disposait Latias, réalisables en cas de contact avec elle. Elle en testa quelques uns. Une fois métamorphosée, Léona passait pour un vrai pokémon, mais conservait son esprit d’humaine. Elle acquerrait cependant une partie des instincts du pokémon dont elle prenait l’apparence. Elle décida d’effectuer le voyage sous forme de Dracolosse. Elle préféra se changer en Dracolosse pour s’endormir, afin de s’habituer au corps qu’elle solliciterait dans moins de douze heures. Elle réalisa que depuis qu’elle avait ses neuf queues, elle n’avait pas besoin de se brosser les cheveux, et que ses barrettes avaient prises une teinte variable, autour de l’arc en ciel.

Chapitre 06
Le lendemain matin, le groupe partit pour l’archipel d’or, situé selon Latias loin au nord. Léona laissa Sacha, Tourile et Arthur la chevaucher ; Latios et Latias planaient autour d’eux. Ainsi, les pokémons du groupe ne s’épuiseraient pas. Le voyage se déroula sans encombre. Les rares pokémons qui osaient approcher se prenait un Ultralaser, un rayon d’énergie concentrée sur une surface de moins de trente centimètres carrés, de Léona, et faisaient demi-tour. Après près de quatre heures de vol, le groupe arriva enfin sur l’archipel, couvert en permanence de neige du fait de sa position géographique. Cependant, une bulle transparente en interdisait l’accès. Devant la situation bloquée, ils furent contraints de faire demi-tour, et se rendirent sur l’île la plus proche. Léona ne prit pas la peine de changer de forme, et alla se baigner. Pendant ce temps, Tourile et Arthur discutaient sur la conduite à adopter devant cette situation bloquée. Tourile proposa d’envoyer Latios et Latias observer la barrière.
Ils revinrent une heure plus tard. Ils avaient reçu un message télépathique de l’intérieur de la bulle, probablement émis par un pokémon légendaire situé à l’intérieur -- les pokémons légendaires étaient uniques et puissants, ils devaient théoriquement protéger le globe -- selon lequel la bulle laisserait passer ceux qui y amèneraient les trois pierres majeures du feu, de la glace et de la foudre. Sacha parla.
- « Les pierres majeures sont des pierres bénies par les trois oiseaux légendaires, Elector, Sulfura et Artikodin. Elles se trouvent sur les îles sacrées de ces oiseaux. Je propose de rester ici avec Arthur pour surveiller l’archipel, Tourile, tu partiras avec Léona chercher les pierres.
- J’approuve », clamèrent en cœur les deux auditeurs.
Léona ne sortit de sa baignade qu’à 18 heures, et ne se changea en humaine qu’en voyant la mauvaise mine de ses amis. Tourile lui expliqua la situation. Elle approuva, et se changea après le dîner en Roucarnage, le stade maximal d’évolution du Roucoul, pour tenter de localiser les trois îles en volant à toute vitesse à travers le monde. Elle les localisa assez vite, du fait de l’intensité de leur flux magique, et les deux amis partirent le lendemain. En premier, ils se dirigeraient vers l’île de Glace, située très près, elle aussi au pôle nord. Cette fois-ci, Léona volait sur Latios, et Tourile sur Dracolosse, toujours avec Latias planant autour d’eux. Léona fit part de ses nouvelles sensations de Dracolosse à Tourile.
- « C’était très agréable. Avec l’épaisseur de ma peau, je ne sentais pas votre poids, et mon Ultralaser est très maniable. En me baignant hier soir, j’ai rencontré sous l’eau un banc de Leviator … Et ils m’ont salué ! Ca fait vraiment drôle de parler à des pokémons.
- Léona, je voudrais savoir… Tu étais fatiguée quand on est arrivé ?
- Non, pas le moins du monde… Pourquoi ?
- Je voulais savoir si mon Dracolosse était gêné de me porter…
- Je ne pense sincèrement pas. Par contre, j’étais en train de penser… Quand on ira en ville, je me ferai passer pour un de tes pokémons. Je pensais me changer en Azumarill pour que personne ne voie que tu es accompagné.
- Très bonne idée. Mais il faudrait voir si tu peux rentrer dans une pokéball. Théoriquement tu dois pouvoir mais j’aimerai vérifier.
- Autant le faire tout de suite !
Sur ce, Léona se changea en Azumarill, un pokémon en forme de lapin bleu dont la queue était caractérisée par une bulle d’air (en restant sur le dos de Latios), et Tourile lui envoya une pokéball. Léona fut « capturée ». Ainsi, elle était vraiment capable de se changer en « vrai » pokémon ! Tourile s’empressa de la relâcher.
- « Waw ! Ca fait tout drôle de rentrer dans une pokéball, fit Léona de nouveau humaine, j’ai senti que mon corps rétrécissait petit à petit, et puis j’ai été happée par la pokéball. Je pouvais cependant voir et entendre ce qu’il se passait à l’extérieur !
- J’imagine… Bon, on approche de l’île de glace… On ferait mieux de se concentrer sur notre objectif. Je vais descendre sur l’île pendant que tu en feras le tour. Si tu trouves une entrée, ne m’attends pas, on se retrouvera par nos flux magiques.
- OK !
Tourile sauta sur l’île, et rappela son Dracolosse. Il fit appel à son Tyranocif, un pokémon en forme de dinosaure recouvert de roche, réputé pour sa force titanesque, pour tailler la glace et la creuser. Léona se changea en Lamantine, un pokémon ressemblant à une otarie cornue, pour nager autour de l’île sans avoir froid, tandis que Latias l’accompagnait sous forme de Otaria (le stade d’évolution inférieur au Lamantine). Les deux amies nagèrent rapidement, et localisèrent bientôt une entrée sous l’eau. Elles plongèrent, et s’y faufilèrent. Léona utilisait sa corne pour se forer un passage à travers la glace. Elle repéra bientôt une bulle d’air, et s’y glissa pour faire le point. Elle attendit que Latias remonte pour se changer de nouveau en humaine, et réfléchit à la direction à prendre. Elle opta pour monter en diagonale, ainsi elle parviendrait sûrement au cœur du glaçon. Elle se rechangea en Lamantine pour continuer la percée.

Chapitre 07
Après quelques centaines de mètres, elle déboucha sur le cœur de l’île, comme elle l’espérait. La bulle dans laquelle elle se trouvait était bien plus grande qu’une cathédrale, un colosse aurait sans peine pu s’y tenir. Ce qu’elle n’espérait pas, en revanche, c’est qu’une foule de Lippoutous, des pokémons en forme de femme humaine mais constitués de glace, l’occuperait. Elle pouvait voir au milieu de la foule la pierre qu’elle était venue chercher. N’osant pas s’approcher, elle décida de se changer en Lippoutou pour dans fondre à la masse. Latias se changea également en Lippoutou, et la suivit à travers la foule. Elles n’urent aucun mal à s’approcher de la pierre. Cependant, lorsqu’elle toucha la pierre, elle s’aperçut que cette dernière était protégée par un antisort, un sortilège qui annulait toutes les modifications magiques de ceux qui touchaient l’objet qui en était doté. Trop tard. Une des Lippoutous s’en approcha à toute vitesse, et lui donna un baiser. Bien que ce geste semble anodin, il était doté chez les Lippoutous d’un pouvoir particulier : celui d’endormir spontanément la cible. Déjà Léona sombrait dans un sommeil profond, alors que son retour à la forme humaine était déjà achevé.
Lorsque Léona se réveilla, elle constata qu’elle était complètement immobilisée. Elle ne voyait personne devant elle. Son visage se trouvait à environ un mètre du sol, et elle ne sentait plus son corps. Devant elle, elle remarqua qu’une sorte de table avait été sculptée dans la glace. Alors qu’elle se demandait dans quelle position elle pouvait bien se trouver, elle aperçut dans une zone d’ombre le reflet rose de la robe d’une Lippoutou. Elle tenta de l’appeler. En vain. Ses mâchoires étaient également immobilisées par la glace. Elle n’eut pas d’autres possibilités que celle d’attendre.
Elle attendit plusieurs heures. Etrangement, elle ne ressentait pas de sensation de faim, sûrement du fait qu’elle ne sentait pas son corps. Après une attente interminable, elle vit un groupe de Lippoutous entrer dans son champ de vision. Les Lippoutous semblaient s’intéresser à elle. L’une d’entre elles se pencha pour observer son visage. Léona, qui n’avait pas le choix, se laissa faire. La Lippoutou posa sa main droite sur l’une des joues de la jeune fille. Léona sentit peu à peu un sentiment dominer son esprit, bien que ne sachant pas de quoi il s’agissait. Petit à petit, elle commença à éprouver de l’amitié pour la Lippoutou qui lui touchait la joue. Elle était en train d’être envoûtée. Après quelques minutes, Léona était en adoration pour la Lippoutou, et la considérait comme une maîtresse. Elle fut libérée de sa prison de glace, et on lui passa un collier. Elle s’aperçut bientôt qu’elle était devenue incapable de se tenir debout, et quelle avait perdu l’usage de la parole. La toute petite partie de son âme qui avait résisté au sortilège lui disait de fuir, avant qu’il ne soit trop tard. Mais elle désirait seulement rester avec sa nouvelle propriétaire.
La Lippoutou attacha son collier à une laisse, et partit seule avec sa nouvelle propriété en laissant les autres. Léona, qui ne pouvait plus marcher, se déplaçait à quatre pattes. La Lippoutou lui adressa la parole. Léona buvait ses mots. Elle les trouvait si beaux, ces accords mélodieux de sons. Tandis qu’elle écoutait sa nouvelle maîtresse, un jeune homme blond entra dans la pièce. Il semblait reconnaître Léona, bien qu’elle ne s’en souvînt pas. Le jeune homme fit appel à un Porygon 2. Léona crut que sa maîtresse était attaquée, elle se plaça devant et tenta d’effrayer le Porygon 2. Celui-ci la toucha du museau.
Aussitôt, Léona se souvint de tout. Cette Lippoutou qui la tenait en laisse était son ennemie. Léona voulut envoyer son Raichu au combat. Mais toutes ses pokéballs avaient disparu.

Tourile s’occupa de désintégrer la Lippoutou d’un Ultralaser. Puis, voyant que Léona avait perdu non seulement ses pokémons, mais aussi la parole, il ordonna à son Tyranocif de la porter sur son dos, et la débarrassa de son collier, qu’il prit soin de garder. Léona était rassurée : elle était en sécurité avec Tourile. Ce dernier était à la recherche des Lippoutous, il voulait retrouver les pokémons de son amie. Cependant, ce n’est pas lui qui trouva ce qu’il cherchait, mais le contraire. Les pokémons de Léona avaient réussi à s’enfuir de l’emprise des Lippoutous, et la recherchaient. Ils tombèrent sur le groupe de Tourile par hasard. Léona récupéra ses pokémons, et les rentra dans leurs pokéballs. Latias, bien entendu, ne rentra pas dans une pokéball, et continua de suivre le groupe. La première Lippoutou que rencontra le groupe fut anéantie par une Danse flammes de Léona. Elle s’était changée en Galopa, pour pouvoir se battre et surtout se déplacer sans l’aide de Tyranocif.
Le groupe ne tarda pas à trouver la pierre, et à s’en aller, cette fois ci sans se faire avoir par les Lippoutous. Elles tentèrent bien de les arrêter, mais Léona maîtrisait mieux que quiconque la Danse flammes. Cependant, elle ne pouvait toujours pas marcher ni parler.

Chapitre 08
Léona et Tourile se rendirent sur l’île où se trouvaient Arthur et Sacha pour que ce dernier tente d’annuler le sortilège dont Léona avait été victime. Léona, qui souhaitait à tout prix éviter la forme humaine, se changea en Dracolosse. Sacha semblait connaître ce sortilège, et planta dix aiguilles d’acupuncture dans les mains de Léona, qui s’était rechangée en humaine juste avant. Bien que cela la fasse souffrir, elle n’en montra rien. Sacha appela ensuite son Rattata, et le plaça sur son épaule. Puis il toucha chacune des dix aiguilles avec ses dix doigts, et prononça des paroles magiques : « magica annolo e normale regresso ». Aussitôt Léona recouvra ce qu’elle avait perdu. Arthur se montra étonné de connaître un être si puissant. Léona ria en affirmant que Sacha pourrait sûrement déplacer les montagnes s’il le désirait. Elle repartit avec Tourile pour l’île de la Foudre, laissant à Sacha et Arthur le soin de conserver la pierre d’Artikodin.
L’île de la Foudre n’était cependant pas à l’endroit où Léona l’avait repérée quelques jours plus tôt. Elle ne tarda toutefois pas à repérer son flux magique, et retrouva l’île à quinze kilomètres de là. Elle se « flottait » au dessous de l’équateur, et était apparemment en mouvement permanent, puisque elle avait bougé de quinze kilomètres en quelques jours. Tourile et Léona préférèrent ne pas se séparer cette fois ci. Léona se changea en Nidoqueen, un pokémon extrêmement puissant et surtout immunisé à la foudre, et entra dans une des pokéballs de Tourile. Ainsi elle pourrait voir sans être vue. Tourile prit bien soin de toujours tenir sa pokéball à l’extérieur. Il entra dans une grotte gigantesque taillée dans la pierre jaune qui constituait l’île. Il remarqua vite une multitude d’éclairs blanc et bleus qui parcourraient en permanence les cavités dans la roche. Il arriva bientôt à un cul de sac, et demanda à Léona de dégager le passage. Elle sortit de sa pokéball, et commença à enfoncer le mur à coups d’épaules. Bientôt le mur s’écroula sur une autre grotte. Léona rentra dans sa pokéball, et Tourile continua le trajet, toujours accompagné de Latios et Latias.
Après quelques heures de trajet, Tourile arriva sur le cœur de l’île. Bien qu’une multitude d’éclairs bleus fussent en permanence en train de traverser la pièce, cette dernière était déserte. Il se cacha derrière un haut rocher, et fit sortir Léona pour essayer d’élaborer un plan d’approche. Léona le savait, la pierre était protégée par un antisort, et il serait impossible de l’attraper sans se faire foudroyer. Tourile pensa envoyer un pokémon immunisé à la foudre. Malheureusement, aucun des deux dresseurs n’en possédait. Léona se changea en Raichu pour voir si elle pouvait approcher de la pierre sans se prendre de décharges trop importantes. Voyant qu’elle était suffisamment protégée, elle revint à Tourile, et envoya Raichu chercher la pierre. Tourile prit la pierre à Raichu, qui la ramenait, mais dés lors que la pierre disparut, les éclairs semblèrent entourer le groupe. Léona se changea en Nidoqueen pour se préparer au combat, après avoir rappelé Raichu. Puis elle demanda à Tourile de monter sur ses épaules, et à Latios et Latias de se tenir éloignés du sol.
Les éclairs prirent bientôt une forme vaguement humanoïde. Tourile reconnut par leur aptitude des Elekteks. Il s’agissait de pokémons qui pouvaient se fondre dans l’électricité. Il le murmura à Léona. Aussitôt, cette dernière commença à créer des séismes en sautant sur place. Il s’agissait en effet de l’un des pouvoirs de la Nidoqueen. Bientôt l’île sembla se fissurer, et la pièce fut coupée en deux par un abîme naissant. Les Elekteks n’appréciaient guère, et reculèrent en s’avouant vaincus. Léona cessa aussitôt ses attaques, et rentra dans la pokéball de Tourile pour qu’il puisse se déplacer plus vite. Le groupe sortit de l’île sans trop de mal. C’est seulement après que les ennuis commencèrent.
En effet, tandis que le groupe volait en direction du nord, Tourile fut retenu par une force étrange, alors qu’il n’avait pas fait cent mètres. La pierre était attachée à l’île par une chaîne de magie. Tourile, qui portait la pierre, ne pouvait donc pas s’éloigner de l’île. Le seul moyen d’emmener la pierre à l’archipel d’or était de déplacer l’île. Léona se changea en Roucarnage pour aller à toute vitesse trouver Sacha et lui demander quoi faire. Elle n’avait jamais été aussi sérieuse en lui demandant de déplacer une montagne…
Sacha envoya une de ses pokéballs à Léona.
- « C’est un Groret, fit il, et ses pouvoirs psy combinés à ceux de Latios, Latias et aux tiens suffiront.
- Merci Sacha. »
Elle repartit presque aussitôt pour l’île de la Foudre, et demanda à Tourile de se poser dessus avec elle. Puis elle envoya le Groret. Il s’agissait d’un pokémon ressemblant à un cochon mais se tenant sur ses deux pattes, dont le corps était orné de perles noires. Léona elle-même se changea en un second Groret, de même que Latias. Les trois Grorets concentrèrent alors leurs flux magiques sur Latios, qui obtint ainsi une force phénoménale. Il envoya alors une onde psychique sur l’île. Le rocher, bien que gigantesque, commença à se mouvoir. Petit à petit, Latios déplaça l’île jusqu’à l’archipel d’or. Sacha et Arthur les rejoignirent alors qu’ils passaient devant leur île. Lorsque l’île s’arrêta enfin, Léona, Latias et Groret étaient épuisés, ils s’endormirent cote à cote, sans prendre la peine pour Latias et Léona de reprendre leur forme humaine. Sacha, Tourile et Arthur prirent soin des pokémons, ne savant pas le moins du monde qui était qui.

Chapitre 09
Lorsque Léona se réveilla, elle chercha Latias pour reprendre sa forme humaine. Elle la trouva, parmi les deux Grorets, par son flux magique. En prenant soin de ne pas la réveiller, elle retourna à la forme humaine, et rejoignit les garçons, qui avaient improvisé une partie de pêche en attendant son réveil. Elle fut surprise de voir que Sacha n’avait presque rien pêché, alors qu’Arthur affichait trois seaux pleins de poissons au score. Ne souhaitant pas les déranger plus que ça, elle retourna voir Latias pour se changer en Lamantine, et plongea.
Ayant faim, elle se mit à la recherche de quelques Magicarpes, des pokémons poissons très faibles, et en dévora deux ou trois. Puis, totalement repue, elle se laissa dériver, remontant de temps en temps la surface pour respirer. Elle rencontra quelques autres Lamantines, et joua un peu avec eux. Les Lamantines avaient des jeux assez semblables à ceux des humains. Elle joua surtout à chat, et à cache-cache, malgré son age. Il s’averra qu’elle était très bonne à ces deux jeux, et elle y mettait tant de cœur qu’elle fut bientôt épuisée. Elle voulut remonter pour reprendre sa forme humaine, mais se heurta alors à un problème très grave : le sol de l’île était à plus de dix mètres du niveau de la mer, et les falaises étaient absolument impossibles à escalader. Elle tenta d’abord de localiser les pêcheurs, et au chemin goba une larve qui dérivait apparemment depuis quelques heures.
C’est alors qu’elle réalisa qu’elle venait de mordre à l’hameçon de l’un de ses amis. Bientôt elle sentit le dard métallique de l’hameçon se planter dans sa joue droite, et elle fut tractée vers la surface. Elle perdait peu de sang, heureusement, mais avait très mal. Ce fut encore plus douloureux lorsqu’elle creva la surface. Le pêcheur du se faire aider pour la remonter, et l’attrapa par la queue. Puis il la débarrassa du hameçon, alors qu’elle avait déjà presque perdu connaissance sous l’effet de la douleur. Il la brandit ensuite en trophée, et la jeta dans son seau. Le choc de sa tête contre la paroi en plastique acheva de l’assommer.
Lorsqu’elle se réveilla, elle avait une migraine atroce. Elle se remémora brièvement les évènements, et réalisa qu’elle se trouvait toujours dans le seau. Les pêcheurs ne s’étaient pas encore aperçus qu’elle avait disparu. Elle se glissa silencieusement parmi les poissons qui désormais la recouvraient, et parvint à s’extirper du seau. Puis, sans un bruit, elle retourna à l’endroit où se trouvait Latias, et repris sa forme humaine. Elle constata, attristée, que sa joue portait toujours la blessure du harpon, et se soigna, pour atténuer la gravité de la blessure, avec ses gants. Léona se hâta d’aller voir les pêcheurs. En la voyant, Arthur se vanta d’avoir attrapé une Lamantine trois heures auparavant. Elle se retint avec peine de lui donner une claque.
- « Tu sais quoi ? La Lamantine, c’était moi, hurla-t-elle.
- Quoi ? Tu veux dire que je t’ai pêchée ?
- Un peu oui !
- Eh ! Calmez vous un peu, ça ne sert à rien de s’énerver, s’exclama Tourile. Léona, il ne pouvait pas savoir !
- Mais ça fait mal…
Léona se résigna devant la mine énervée d’Arthur : elle décida de le défier : cela les calmerai et les entraînerait. Il accepta, à condition que le duel ne soit joué qu’avec trois pokémons. Sacha et Tourile s’écartèrent, et chacun servit d’arbitre.
Léona envoya une pokéball en l’air, en même temps que son adversaire, la première partie du combat opposerait Tygnon de Léona à Lanturn, un pokémon poisson doté d’une paire de lanternes sur la tête, d’Arthur. Léona jubilait : c’était son premier combat sérieux depuis que cette histoire avait commencé. Sans les moindres paroles de la part des dresseurs, les pokémons, qui connaissaient déjà la stratégie de leur dresseur par intuition ou par de petits sifflements, s’élancèrent l’un contre l’autre. Tygnon envoya un poing en direction de Lanturn, qui sauta pour l’esquiver, et ce dernier se plaça juste au dessus de lui pour lui faire un plaquage. Tygnon se retira au dernier moment, et profita du temps que mit le Lanturn à se relever pour asséner un coup de poing à Lanturn. Les deux pokémons firent un bond en arrière, se retrouvant donc dans leurs positions de départ. Le combat commençait bien pour Léona, elle avait été la seule à frapper au cours de ce premier assaut.

Chapitre 10
Le Tygnon changea de mode d’attaque, et se déplaça de plus en plus vite en direction de Lanturn. Ce dernier ne bougeait pas d’un cil, et se contenta de faire tomber la foudre juste devant lui pour que Tygnon, si rapide, ne puisse pas l’éviter et tombe pile dans l’éclair. Le Tygnon fut foudroyé, et perdit quelques instants sa vivacité. Trop longtemps pour que Lanturn n’en profite pas pour lui faire un plaquage. Cependant, Léona avait anticipé le coup, et ordonné à Tygnon par leur langage codé de sifflements de se déplacer de trente centimètres vers la gauche. Du coup, le Lanturn tomba sur la pierre, juste à coté de Tygnon. Ce dernier asséna un coup très sec entre les deux yeux de son ennemi, ce qui eut pour effet de le sonner suffisamment longtemps pour commencer un enchaînement de coups de poings et de pieds. Arthur, sachant que Lanturn n’aurait plus l’occasion de redresser la situation, lui ordonna d’émettre un maximum d’ondes électromagnétiques afin de troubler
Tygnon, ce qui le força à continuer de frapper lorsque Lanturn fut de retour dans sa pokéball. Léona le savait, Tygnon allait vite être épuisé.
Arthur envoya son Tortank, une immense tortue dotée de canons hydrauliques sur le dos, contre le pokémon que Lanturn avait presque mis KO. Le Tortank se contenta d’envoyer un Hydrocanon par derrière sur le Tygnon qui, malgré lui, continuait de frapper dans le vide. Ce dernier fut mit définitivement KO, et rentra dans sa pokéball. Léona envoya sa Raichu poursuivre le combat. Cette fois-ci, logiquement, la Raichu s’imposerait sans difficultés, les pokémons aquatiques purs comme Tortank redoutant l’électricité. Cependant, Arthur, loin de ciller, eut un petit rire, que Léona ne perçut pas à cause de sa barbe. Le Tortank sauta en avant, dans la direction opposée à celle du Raichu, et alors qu’il allait retomber sur la tête il activa son Hydrocanon. Projeté à plusieurs centaines de kilomètres par heure, il entra ensuite dans sa carapace, alors qu’il se trouvait à une altitude de 100 mètres. Puis il émit, par tous les orifices de sa carapace, des jets d’eau légèrement inclinés, qui lui permirent de pivoter autour de lui-même. Léona, qui comprit enfin ce qu’il allait se passer, ordonna à Raichu de se décaler. Le Tortank percuta le rocher sur lequel se tenait la Raichu un instant plus tôt, et ébranla toute l’île par la puissance du choc. De la poussière se souleva tout autour de lui, et Léona s’aperçut avec horreur qu’il venait de refaire un saut, cette fois-ci sans que Raichu ne sache où elle se trouvait. Léona lui ordonna, dans l’urgence, de faire tomber la foudre tout autour d’elle. Mais même électrocuté, le Tortank restait un projectile extrêmement lourd, et lorsqu’il percuta Raichu il la mit KO de même qu’il l’était après le coup de tonnerre qu’il avait prit. Les deux pokémons rentrèrent dans leurs pokéballs respectives. 2 partout, la balle au centre.
Les deux dresseurs envoyèrent leurs deux derniers pokémons en même temps. Léona avait choisi d’envoyer Nidorino, un pokémon quadrupède aux cornes très puissantes, tandis qu’Arthur avait envoyé son Hyporoi, un dragon en forme de hippocampe. Nidorino commença par charger, toutes cornes en avant, le Hyporoi. Ce dernier se contenta de créer un mur de vapeur devant lui, avant de geler ce mur. Nidorino se heurt à un immense glaçon. Pour son plus grand malheur, sa corne s’était enfoncée dans la glace sans parvenir à la briser. Le Hyporoi en profita pour sauter par-dessus le mur et l’attaquer par derrière, à l’aide d’un Ultralaser. Le Nidorino résista à peine à l’attaque, mais le mur était détruit. Il se plaça de nouveau face au Hyporoi et, bien que grièvement blessé, le chargea, en mettant toute l’énergie qu’il lui restait dans cet Empal’korn. Dans le cas où son attaque faisait mouche, le Hyporoi perdrait le combat, car le venin de Nidorino était fulgurant. Cependant le dragon ne bougea pas, et refit un second mur de glace. C’était pile ce que désirait Léona. Elle ordonna à Nidorino de sauter. Le Hyporoi reçut effectivement l’Empal’Korn en pleine poitrine. Les deux dresseurs rappelèrent leurs pokémons respectifs. Léona avait gagné, mais de peu.

Chapitre 11
Léona et Tourile partirent le lendemain à l’aube, après avoir passé l’après midi à se reposer. Ils voyagèrent, cette fois ci, Tourile sur Latios, et Léona sur Latias. Ainsi, Léona pouvait à tout moment se changer en Azumarill, car ils se trouvaient désormais en zone habitée. Le mont Braise, en effet, se trouvait à l’Est de l’île 1 de l’archipel Sevii, mais on ne pouvait y accéder que par une grotte située au milieu de la ville. Dés que l’archipel entra dans son champ de vision, Léona se changea en Azumarill et entra dans la pokéball que Tourile lui tendait. Dés qu’il posa le pied sur l’île, accompagné de Latios et Latias, le fan-club du coin lui sauta dessus, et tout sembla préparé pour une séance d’autographes. Il était pressé, il appela Latios et utilisa son flux magique pour crée un cerceau de feu autour de lui, en promettant qu’il reviendrait plus tard. Personne n’osa l’approcher, et il pût entrer dans la grotte sans être ralenti. Dés que les derniers admirateurs le laissèrent, il annula son cercle de feu et relâcha Léona. Cette dernière, après avoir repris sa forme humaine, sortit son Raichu et lui demanda d’éclairer l’intérieur de la cavité qui se trouvait au cœur d’un volcan en activité, à l’aide de son Flash. Devant eux ils avaient le choix entre descendre, ou monter, par deux chemins. Léona tenta de capter les flux magiques de l’espace et détermina que la pierre était plus bas.
Bientôt le groupe fut entouré d’ombres. « Des Ectoplasmas », firent en même temps les deux dresseurs, connaissant très bien leurs méthodes. Les Ectoplasmas étaient des pokémons fantomatiques, qui tentaient à tout bout de champ d’effrayer les personnes isolées. Léona fut bientôt, malgré elle, effrayée : les Ectoplasmas l’avaient prise pour cible. De plus en plus d’angoisses la hantaient. Tourile, qui avait très bien compris ce qu’il se passait, passa son bras sur les épaules de la jeune fille, et envoya son Porygon 2 à la poursuite des esprits. Le Porygon se changea en fantôme, et commença à débarrasser Léona de ses angoisses en attaquant uns à uns les Ectoplasmas. Bientôt, plus sure d’elle, elle envoya à son tour Melodelfe, qui acheva d’éloigner ces ombres en créant une bulle blanche autour du groupe. Cette action demandait cependant toute la concentration de la jeune fée, qui ne pouvait pendant ce temps pas marcher. Tourile la prit dans ses bras et le groupe continua d’avancer.
Finalement, ils arrivèrent dans la chambre de la pierre, peuplée cette fois ci par des Magmars, des pokémons constamment en feu, qui se déplaçaient librement à travers jets de flammes et coulées de lave. Il en allait différemment des humains, et Léona savait dores et déjà que la pierre était protégée par un antisort. Elle ne pouvait donc pas aller chercher la pierre sous forme de Magmar. Tandis qu’ils réfléchissaient à la manière d’atteindre la pierre sans se brûler, ils entendirent un gémissement qui provenait de derrière eux. Ils se retournèrent, et aperçurent un tas de lave qui se déplaçait avec difficulté. Tourile pensa qu’il s’agissait d’un Limagma ou d’un Volcaropod, des pokémons constitués uniquement de lave, mais ce n’était pas le cas. Léona se changea en Magmar pour retirer la couche de lave qui entravait la chose. Elle trouva une pierre étrange, une sorte de corne orange avec une perle rouge sur un bout. Un peu étonnée, elle prit la pierre et la plaça dans sa poche de cuir recouverte de peau de Lamantine, qui pendouillait en permanence à sa ceinture. C’est à ce moment que Tourile trouva le moyen d’atteindre la pierre. Il appela Porygon 2, et lui demanda de se changer en flamme pour aller chercher la pierre. Le stratagème fonctionna, puisque la métamorphose de Porygon 2 n’était pas provoquée par la magie, et donc non affectée par l’antisort.
Tandis que le groupe marchait sur ses pas pour retourner à l’entrée de la grotte, les Ectoplasmas attaquèrent de nouveau Léona. Cette fois ci, Porygon 2 et Melodelfe étaient trop épuisés pour se battre contre les spectres, ils le savaient. Léona ne pût rien faire pour empêcher les Ectoplasmas d’attiser ses craintes. Puis, après quelques minutes, chose étonnante, ils s’en allèrent. Tourile et Léona atteignirent l’entrée de la grotte, et c’est à ce moment que Léona s’aperçut des ignominies des Ectoplasmas : ils avaient réussi à la transformer sans qu’elle ne s’en soit rendue compte en Farfuret, un pokémon aux griffes proéminentes qui vivait dans les régions polaires. Pire encore, l’un d’entre eux s’était introduit dans son corps et avait verrouillé sa magie, de sorte qu’elle ne pouvait plus se métamorphoser. C’était donc cela la raison de leur départ prématuré !

Chapitre 12
Elle expliqua à Tourile, par télépathie (par l’intermédiaire de Latias), qu’elle était incapable d’utiliser sa magie. Tourile lui répondit que les légendes sur les Ectoplasmas étaient en général pessimistes quant aux personnes hantées : seule une lumière sacrée, émise par un pokémon légendaire comme Elector, pouvait la libérer de l’étreinte du spectre. En attendant, il en était fort désolé, il ne pouvait absolument rien faire pour elle. Elle décida d’entrer dans une pokéball, afin que personne ne soit effrayé par elle : les Farfurets étaient en général considérés comme des nuisances, car ils avaient la fâcheuse tendance de voler tout ce qu’ils pouvaient. Même si ce n’était pas son cas, Léona préférait que Tourile la transporte à l’abri, dans une pokéball.
Bientôt, le fan-club vint demander son « du » à Tourile. Il donna sa séance d’autographes, sans y penser, plus préoccupé par la recherche mentale d’une source de lumière sacrée. Il ne se rappelait pas en avoir vue une seule au cours de toutes ses missions. Léona devrait passer quelques temps sous forme de Farfuret. Il quitta l’île au plus vite, et se dirigea droit sur l’archipel d’or. Le moment que son groupe attendait depuis quelques jours était arrivé : la réunion des trois pierres majeures. Quand Tourile aperçut l’île et la sphère juste à coté, il constata que la situation à l’intérieur de la bulle avait beaucoup évolué. A présent, l’intérieur brillait d’une lumière blanche très puissante. Sacha, encore une fois, parla.
- « La situation s’est détériorée. Kalista est bien à l’intérieur, mais elle lutte en ce moment même, toute seule, contre une entité inconnue qui n’arrête pas de changer de forme. Ca va être un combat dangereux. »
Léona sortit de sa pokéball pour observer ; Tourile eût à expliquer la situation. Mais Léona se changea en humaine alors même qu’il expliquait qu’elle ne le pouvait plus. La lumière qui émanait de la bulle était « sacrée ». Le groupe traversa, avec les trois pierres, la bulle. Dés que la paroi transparente fut traversée, la température de l’air augmenta de près de dix degrés. La chose qui livrait en ce moment même bataille était, il n’y avait aucun doute, surpuissante. Ils commencèrent à avancer, et trouvèrent bientôt les deux ennemis. Kalista, dont presque tous les pokémons étaient KO, se servait exclusivement de magie, pour conserver la santé de son dernier pokémon. Elle était tellement concentrée sur le combat qu’elle ne voyait pas ses amis et sa sœur. La chose envoya un boulet d’énergie noir sur Kalista. Cette dernière créa une bulle de protection autour d’elle, et le boulet se dissipa sans causer de dommages.
- « Kalista, je prend le relais, hurla Tourile, rejoins vite Arthur, Sacha et Léona, ils t’attendent pour te soigner !
- Tou… Tourile ? Vous arrivez enfin ? Merci…
- Dépêches toi, tu es épuisée.
- OK… J’y vais.
La « chose » s’aperçut vite que la magie de Tourile était différente de celle de Kalista. Ce dernier tiendrait la bête en respect jusqu’à ce que Kalista reprenne le relais, et ainsi de suite.
Dés que Kalista fut suffisamment prête de l’île où elle se trouvait, Léona sauta à son cou et l’embrassa : elle s’était énormément inquiétée en voyant la puissance de la chose. Kalista expliqua au groupe la situation, après que Léona lui aie expliqué les modifications corporelles dont elle avait été victime.

- « Seul mon Noctali a pu résister aux attaques de ce monstre. La chose n’arrête pas de briller mais la couleur de la lumière change de temps en temps. Vous arrivez juste à temps, il ne me restait presque plus d’énergie magique ! Bon, mon Transpoke a pu analyser une partie des données que j’ai recueillies en me battant. »
Le Transpoke, c’était un casque que possédait Kalista, et qui s’averrait unique. Il permettait de recueillir des informations et de les analyser, mais aussi une multitude d’autres actions. Voici ce qu’il déclara :
- « La chose que Kalista a combattu est un pokémon inconnu semblant venir de l’espace. Etant donné qu’il est capable de modifier son ADN, je l’ai surnommé Deoxys, en référence aux termes Acide Desoxybo Nucléique. J’ai coupé le deuxième terme, et j’ai modifié l’ordre des lettres. Bon enfin, passons aux données. Deoxys est capable de se changer en au moins quatre formes différentes. Il peut rendre ses bras épais pour parer toutes les attaques, il peut les diviser en quatre tentacules pour optimiser ses attaques, il peut combiner ces tentacules pour accélérer, et enfin il peut modifier sa structure pour avoir des mains humaines. Si Kalista et la bulle autour de l’archipel n’avaient pas étés là, la planète serait déjà morte.
- Je vais continuer, merci Dexter. Deoxys lévite en permanence, et il émet de la lumière pour éblouir ses adversaires. Il utilise à peu près tous les sorts que je possède, car il s’adapte très vite à son adversaire. Il faut à tout prix le tuer, mais je ne peux pas le faire seule, et même nous tous nous n’y arriveront pas. On a besoin des pokémons légendaires.
- Si vous permettez, interrompit Sacha, il me semble que trois pokémons légendaires sont déjà présents et nous écoutent à l’heure qu’il est. Ils n’attendent qu’une chose : il faut les appeler. C’est comme avec les pokéballs.
- Et où seraient ils ? demanda Léona.
- Je suis étonné que vous n’ayez pas deviné, clama Arthur, les pierres que nous avons réunies sont des « pokéballs », et elles contiennent…
- Exact, Arthur. Artikodin, Elector et Sulfura, sortez. »
A ce moment précis, le sac dans lequel étaient les trois pierres se déchira, et les trois pierres laissèrent les trois somptueux pokémons sortir. Artikodin, l’oiseau du blizzard, Elector, l’oiseau du tonnerre, et Sulfura, l’oiseau du feu, sortirent de leurs pierres respectives, et sans un bruit rejoignirent Tourile.

Chapitre 13
Tandis qu’à l’extérieur le combat faisait rage, Léona et les autres s’étaient réfugiés dans l’abri que Kalista avait sculpté dans la glace, au cours de son séjour sur l’archipel. Il s’agissait d’une bulle d’air, dont l’accès était un simple tunnel, d’à peine cinquante centimètres de diamètre. Un feu brûlait en permanence à l’intérieur, mais il n’y avait pas de risque d’asphyxie car de multiples petits canaux partaient de la bulle au travers de l’île. Dés que Léona aperçut les pokémons de Kalista, plongés dans un coma profond, elle les soigna. Le seul pokémon qu’il restait à Kalista était son Noctali, un pokémon quadrupède doté d’anneaux jaunes fluorescents. Mentali un maître des attaques psychiques, Aquali, de l’élément aquatique, Pyroli, le guerrier du feu et Voltali, l’arc du tonnerre étaient dans le coma. Noctali était gêné de voir ses frères et sœurs dans cet état. Même la magie curative de Léona ne pouvait pas faire des miracles ; les quatre pokémons durent attendre plusieurs heures de soins intensifs pour se réveiller. Kalista semblait très intriguée par les neuf queues de Léona : elles lui rappelaient la légende d’une déesse des temps anciens. Il s’agissait de la déesse aux neuf queues, Narva. Elle avait joué un rôle très important dans la guerre contre Groudon et Kyogre, puis s’était endormie. Sacha sembla cacher le fond de ses pensées, mais affirma qu’il avait lui aussi entendu parler de cette déesse. Narva était celle qui avait scellé les orbes de Groudon et de Kyogre. Léona commençait vraiment à se demander ce qu’il lui arrivait.
Soudain, il y eut un choc terrible, alors que Léona venait de commencer à soigner Kalista elle-même, après avoir entièrement rétabli ses pokémons. Sacha sortit pour voir ce qu’il se passait. Il revint trente secondes plus tard.
- « Elector et Artikodin sont à terre, et Sulfura est en mauvais état. Le destin ne nous sourit pas, on dirait. Je vais aller prendre la relève. Pendant ce temps, Léona, tu vas te rendre sur le champ de bataille, changée en Dracolosse, et tu vas récupérer les oiseaux pour les soigner.
- D’accord. Kalista, à tout à l’heure. »
Sacha sortit en premier de la grotte, et plaça son Rattata sur ses épaules. Puis il attendit que Tourile le voie. Ensuite, il plaça chacune de ses mains dans une position spéciale : ses mains semblaient chacune tenir une boule, qui n’existait pas. Et soudain, les mains de Sacha disparurent dans un flux permanent de lumière très vive. Le Deoxys était aveuglé, et ne pouvait deviner d’où provenait l’attaque. Il reçut un Ultralaser, puis un deuxième, un troisième, etc. Sacha utilisait une magie puissante ; le Deoxys fut bientôt cloué contre la paroi de la bulle de protection qui entourait l’île par les impacts des Ultralasers. Il était incapable de bouger. Léona se dépêcha de récupérer les oiseaux, qu’elle emmena dans la cachette de Kalista. Cette dernière était très excitée : c’était la première fois qu’elle voyait un oiseau légendaire de si près. Léona passa plusieurs heures à soigner Artikodin. Cependant, lorsque celui-ci se réveilla, il ne bougea pas, mais fixa des yeux Arthur, tandis que Léona soignait Elector. Arthur, légèrement agacé d’être ainsi fixé par un personnage si important de l’histoire, chercha à fixer un autre point de la pièce. Il s’aperçut cependant qu’il n’était pas capable de déplacer son regard en dehors de celui de l’oiseau. Petit à petit, ses autres sens disparurent. Il ne pouvait même plus bouger. Enfin, le Artikodin cessa d’importuner le jeune homme et se rapprocha de Léona. Il lui envoya une onde psychique.
- « Ca ne sert à rien. Elector ne se relèvera pas avant que Deoxys ne soit tué, et tu ne pourras pas le soigner avant que ce dernier ne meure ». Deoxys l’a maudit. Léona, gênée, demanda à Kalista si elle pouvait s’occuper de lui. Blessée, ne pouvant pas se battre, elle accepta.
- « Monte sur mon dos, tu me soigneras quand je serai touché, dit Artikodin. »
Puis Léona sortit, et s’envola sur le dos du pokémon oiseau.

Chapitre 14
A l’extérieur, Sacha n’avait toujours pas cessé d’envoyer des Ultralasers, tandis que Tourile et Sulfura empêchaient Deoxys de récupérer en lui envoyant de temps en temps des sorts de brasier combinés. Artikodin fit part de la situation aux trois combattants. Ils lui répondirent que même avec toutes ces attaques, Deoxys demeurait imbattable. Toutes ces attaques ne faisaient qu’offrir un délai à l’extinction pure et simple du monde. Il fallait trouver une solution, et vite, car cette situation ne tiendrait pas indéfiniment. C’est alors que les réserves magiques du groupe se vidaient presque entièrement que la bulle émit un son effroyable. Une créature gigantesque venait de percer le champ de force pour le pénétrer. Presque aussitôt, le Deoxys reçut un Ultralaser qui ne venait pas de Sacha. Cela venait de la créature qui avait percé la barrière. L’Ultralaser en lui-même était au moins cent fois plus puissant que ceux de Sacha. Deoxys fut aplati contre la paroi de la bulle, et des morceaux de son corps voletèrent un peu partout. La silhouette qui se rapprochait était un long dragon vert. En le voyant, Artikodin et Sulfura s’inclinèrent, de même que Latios et Latias. Le dragon protecteur de la terre, Rayquaza, était arrivé. Il était chevauché par un mystérieux personnage qui sauta dés que la terre ferme fut à portée.
- « Je me présente : je suis Matt Griffin, mais appelez moi Bulbi. Rayquaza, fit il en montrant l’immenses dragon, a été blessé par le bestiau qu’il vient de pulvériser lorsque ce dernier est arrivé dans l’atmosphère sur sa météorite. Je me suis occupé de le soigner ; il était arrivé tout près de chez moi. Maintenant je crois que ce monstre ne risque pas de tuer toute la vie présente sur la planète… »
Mais tandis qu’il parlait ainsi de Deoxys, ce dernier se reconstituait en rassemblant les molécules de son corps autour de son cristallin, le diamant bleu qui était planté dans sa poitrine. Tourile fut le premier à s’en apercevoir ; Rayquaza surprit son regard et s’aperçut de la reconstitution du monstre. Il émit une puissante onde psychique pour le communiquer aux autres, et annonça que si Deoxys résistait à une attaque de la puissance de son Ultralaser, rien ni personne sur terre ne pouvait à priori l’anéantir pour de bon. Kalista et Arthur sortirent à ce moment, ayant eux aussi entendu l’onde mentale de Rayquaza. Kalista envoya une onde mentale grâce à son Transpoke (qui avait une fonction traducteur). Elle lui demandait si il n’y avait pas un moyen de contenir ses pouvoirs, dans ce cas. Rayquaza répondit que le seul moyen semblait être d’attraper le cristal de Deoxys lorsque celui-ci serait à portée de main. Rayquaza envoya un autre Ultralaser au Deoxys pour que celui-ci perde encore toute l’énergie qu’il avait récupérée. Le Deoxys envoya à son tour un Ultralaser, et chacun annula la puissance de l’autre. Rayquaza engagea alors un combat très mouvementé avec Deoxys. A chaque fois que l’un des deux semblait prendre le dessus, l’autre renversait la situation. Kalista continuait de parlementer avec Rayquaza, impassible.
- « Si quelqu’un attrape le cristal, que se passera-t-il ?
- Il y a de fortes chances pour que le cristal fusionne avec celui qui l’aura attrapé, le changeant en un second spécimen. Mais il se peut que le premier en meure, et que la personne transformée conserve son âme.
- Alors j’attraperai le cristal. Rayquaza, tente de désintégrer une nouvelle fois Deoxys !
A ce moment, un rayon de lumière argentée surgit de nulle part et toucha le monstre. Il fut déconcentré, bien que l’attaque ne soit pour lui qu’une piqûre de moustique. Rayquaza en profita pour le pulvériser, alors que Bulbi rappelait son Pharamp, un pokémon à la queue lumineuse comme un phare. Kalista sauta sur Latias, et se jeta sur le cristal, l’attrapant des deux mains. Aussitôt, ou presque, le vide se fit autour d’elle, et elle entendit la voix de Deoxys dans sa tête.
- « Je vois que vous autres, pathétiques humains, avez trouvé le seul moyen de détruire mon esprit. Bien joué. Maintenant tu vas jouir de l’immortalité et du pouvoir qui me caractérisait.
- Pourquoi as-tu tenté de détruire notre monde ?
- La règle d’or m’interdit de te le révéler. Adieu. »
Kalista perdit connaissance peu après.

Chapitre 15
Lorsqu’elle ouvrit l’œil, Kalista se trouvait dans un lit d’hôpital. Elle se sentait toute bizarre. A coté d’elle se trouvait Léona. Le reste de la pièce était désert.
- « Eh bien finalement tu es réveillée. Ca va ?
- Euh… Je me sens toute bizarre mais ça va…
- C'est-à-dire que j’ai une mauvaise et une bonne nouvelle.
- Commence par la bonne.
- Deoxys est mort.

- Bonne nouvelle, mais je le savais déjà.
- La mauvaise nouvelle, prononça Léona, c’est que… ton corps… est devenu à moitié celui de Deoxys.
- Hum… Je m’en doutait, fit Kalista. Je suppose qu’il va falloir que je m’habitue.
- Oui… La majorité de ton équipement n’est plus compatible avec toi. On va essayer d’arranger ça. Essaie déjà de te lever… et essaie de te faire des mains…
- Quoi ? Ah oui… c’est vrai, fit Kalista en portant ses tentacules à sa tête, je n’ai plus de mains normales.
- Apparemment il suffirait que tu te concentres pour modifier la structure de tes tentacules.
- Je vais essayer…
Kalista se concentra sur l’image mentale d’une main. Elle sentit petit à petit ses tentacules se tordre pour adopter une forme de bras. Finalement, mis à part la couleur de sa peau, elle ressemblait plus ou moins à une humaine. Ses cheveux étaient devenu rouge orange, et son épiderme était vert par endroits et rouge sur d’autres zones. Elle avait le cristal de Deoxys planté au milieu de la poitrine. Ses yeux, quant à eux, étaient noirs, et ressemblaient d’avantage à des yeux reptiliens qu’à ceux d’une humaine. Léona donna à Kalista une tunique de soie blanche.
Les deux sœurs se dirigèrent vers la sortie de l’hôpital. Après la destruction de Deoxys, le groupe avait voyagé vers le sud, sur le dos de Léona qui s’était pour l’occasion changée en un pokémon baleine, Wailord. Sacha, Tourile et Arthur l’attendaient dans le laboratoire de sa villa. Elles arrivèrent, et Kalista se sentit enfin chez elle. Elle était presque en permanence en mission, la sensation d’être chez soi ne lui était pas très familière. En entrant dans le labo, Kalista fut surprise de voir toutes les installations que sa sœur et ses amis avaient mit en place pour elle. Tourile, dés qu’il l’aperçut, quitta son occupation pour embrasser son amie. Puis il lui demanda si elle pouvait se placer dans un grand module au centre de la pièce. Kalista lui demanda à quoi cela était censé servir. Tourile lui expliqua tout en détail. Le module avait pour objectif d’analyser toute la structure biologique de Kalista, et de déterminer les terminaisons nerveuses que son équipement pourrait utiliser après adaptation. Kalista ne pouvait en effet plus porter ses gants de force, et ne disposait de ce fait d’aucun pouvoir magique depuis sa métamorphose.
Après trois heures de travail, le premier équipement de Kalista avait été restauré : il s’agissait des gants de force. Désormais elle pourrait les porter à condition de rester sous sa forme humanoïde. Kalista était très heureuse : elle venait de récupérer ses pouvoirs magiques. Petit à petit, l’adaptation du Transpoke avançait. Le soir même, Kalista eut de nouveau accès aux données qu’elle avait mis plusieurs années à réunir. Elle en profita pour consulter les données qu’elle avait eu le temps de récolter sur Deoxys. Elle en su ainsi plus sur elle-même.

Prologue – Seconde partie
Notre récit s’interrompt maintenant, afin de résumer les évènements de sa première partie. Un pokémon nommé Deoxys est atterri sur terre, et a commencé à détruire tout ce qui se trouvait sur place. Son œuvre de destruction a cependant été fortement ralentie par Kalista Salvador, la Hoda de Kanto, et par un bouclier psychique mis en place par les oiseaux légendaires, Elector, Artikodin et Sulfura.
Pendant ce temps, à Jadielle, Léona a été dotée de neuf queues et de deux oreilles de renarde, en entrant dans un œuf de pierre. Latias, de Kalista, a transmit à Tourile et Léona un appel à l’aide venant de l’archipel d’or, où se trouvait Deoxys. Léona et Tourile ont demandé à Sacha et Arthur de venir avec eux pour les aider.
Ils ont ensuite réuni les trois pierres légendaires pour passer au travers de la bulle, et ont, au terme d’un combat prolongé, tué Deoxys. Kalista a cependant été changée en mi-Deoxys. Elle a perdu momentanément l’usage de ses équipements, et a recouvré cet usage à l’aide de Tourile et Léona.
Désormais, Léona doit aller voir un vieil homme aux monts argentés. Il semblerait que celui-ci connaisse l’origine de l’œuf de pierre. Notre récit reprend alors que Léona, Kalista et Tourile se dirigent vers les monts argentés, pour rencontrer le vieillard. Léona espère ainsi découvrir ce qu’il se passe.

Chapitre 16
Léona volait depuis quelques heures, et commençait à s’impatienter. Ses ailes frétillaient d’impatience, si bien qu’il lui était déjà arrivé deux ou trois fois au cours du voyage d’expulser ses passagers. Sous forme de Dracolosse, elle se laissait aller… Bien entendu, lorsqu’elle expulsait ses chevaucheurs, elle les rattrapait, aussi bien Tourile que Kalista. Latias, qui volait à coté, ne cachait pas son inquiétude lorsqu’elle voyait sa dresseuse, Kalista, projetée dans les airs. Elle aperçut enfin sa destination, une petite maisonnette dans les monts argentés. Elle déposa ses « paquets », et reprit sa forme humaine après avoir elle même atterri. Malgré le soleil qui était à son zénith, il y avait au sol un blizzard. Léona sentit ses queues s’agiter d’excitation : elle allait enfin savoir de quoi il s’agissait.
Soudainement, il y eut un flash de lumière bleuté, et Léona se retrouva à trois mètres au dessus du sol, plus précisément au dessus du python rocheux sur lequel elle avait rencontré Sacha. Bien entendu, comme elle était sous sa forme humaine, elle chuta. Elle réussit in extremis à se rattraper, et tomba sur ses pieds, quoiqu’un peu écrasée par son poids. Le vieil homme se tenait juste devant elle. Tandis qu’elle se relevait, elle aperçut la main de ce dernier qui cachait furtivement une pierre bleue dans sa poche. Elle décida de garder ça en mémoire, et de faire comme si de rien était. Son ami et sa sœur, ainsi que Latias, étaient restés au niveau de la maisonnette. Elle était donc seule, et incapable de se métamorphoser. Le vieillard se rapprocha, et sans un mot il asséna un grand coup dans sa nuque, pour l’assommer. Elle n’avait pas vu le coup venir. Autant dire qu’elle perdit connaissance sans même avoir compris ce qu’il lui était arrivé.
Lorsqu’elle rouvrit les yeux, Léona se trouvait allongée sur du plancher. Elle tenta un mouvement. Elle s’aperçut qu’elle était incapable de bouger. Autour d’elle, tout était sombre, elle était incapable de voir quoi que ce soit, mis à part une marque fluorescente autour d’elle, en forme d’étoile à cinq branches. Une étoile comme celle que les sorcières des contes de fées utilisaient. Peu après son réveil, une porte s’ouvrit, laissant s’échapper une raie de lumière. Léona profita de cet instant éphémère pour identifier la personne qui venait de rentrer. C’était le vieillard. Il commença à parler.
- « Ca va, ta tête ? Désolé, mais je n’avais pas le choix. Si tu avais vu le chemin que j’ai emprunté pour t’amener ici, tu saurais où se trouve ma cache. Bon. Tu as réussi à sauver le monde, on dirait ?
- Heu… Oui, on peut dire ça comme ça…
- Bon, montres moi tes queues.
- D… D’accord.
Léona laissa le vieux examiner minutieusement les neuf queues. Il semblait avoir peur de blesser sa « patiente ». Après plus d’une heure d’examination, il laissa Léona se lever, la libérant de son étoile de confinement. Elle commença par demander à son hôte ce qu’il lui arrivait, encore un peu engourdie par les heures qu’elle avait passées à terre.
- « C’est un peu compliqué à expliquer. As-tu déjà entendu parler de la déesse antique Narva ? Il s’agit d’une déesse renarde qui avait neuf queues. Lors de la guerre entre Groudon et Kyogre, Narva a mit un terme au combat en tuant des sbires des deux dieux.
- Et alors ?
- Et bien… Sauf erreur de ma part, l’œuf de pierre dans lequel tu es entrée était un œuf de réincarnation. Le dernier. Autrement dit, tu es devenue Narva.
- Je suis une… déesse ? Mais… c’est impossible ?
- Non. Narva, avant de mourir, a dispersé dans le monde trois œufs de réincarnation, au cas ou des combats importants auraient lieu. En entrant dans un de ces œufs, ont obtient à long terme le corps de Narva, et ses pouvoirs.
- Bon, pourquoi aurais-je été changée en Narva alors que le monde n’est pas menacé ?
- S’il n’était pas menacé, l’œuf n’aurait pas fonctionné. Ces évènements nous dépassent, mais le monde est en danger actuellement. Je vais t’expliquer comment utiliser la force de Narva. Narva est une déesse née du peuple humain. Elle a obtenu tous ses pouvoirs par la foi de son peuple. Si tu veux enrayer les dangers que courre le monde aujourd’hui, tu dois obtenir la foi d’un maximum de personnes. Chaque personne qui croira en toi augmentera ton pouvoir.
- Bon… je crois que j’ai compris.
- Alors maintenant, manges cette pêche. C’est un accélérateur de réactions. En la mangeant, tu vas faire évoluer ta métamorphose d’un stade. Il y en a quatre, tu en seras au deuxième.
- Euh… Je ne pourrais pas simplement rester comme je suis ?
- Non, car dans ce cas tes pouvoirs resteront humains. Narva pouvait utiliser tous ses pouvoirs sans ses pokémons, et il est essentiel que tu le puisses aussi.
- Bon… D’accord.
Sur ce, Léona croqua la pêche. Aussitôt, elle tomba dans les pommes. A son réveil, elle avait une sensation étrange sur tout le bas de son corps. Il lui suffit de baisser les yeux pour s’apercevoir que tout ce qui était en dessous de sa taille était couvert de la même fourrure que ses queues ! De plus, ses pieds étaient devenus des pattes de renard, et il lui était désormais impossible de porter des chaussures. C’est après avoir fait ce constat que Léona s’aperçut qu’elle était à nouveau en extérieur, face à la maisonnette. Elle retrouva vite son groupe, qui ne s’était aperçu de rien (le temps avait été arrêté pendant tout ce temps), et raconta les évènements.

Chapitre 17
A chacun de ses pas, Léona éprouvait une sensation étrange. C’était la première fois qu’elle marchait pieds nus dans de la neige, de surcroît avec des pattes de renarde. Après avoir retrouvé leur protégée, le groupe avait décidé de trouver Sacha pour lui demander que faire. Léona devait à priori réunir un maximum de personnes qui auraient conscience en elle. Mais elle ignorait la manière par laquelle leur confiance se transmettrait à elle afin d’augmenter ses pouvoirs. Kalista espérait que Sacha saurait quoi faire. Tourile, lui, n’en revenait toujours pas d’avoir une amie changée en déesse. Léona retrouva bientôt le python rocheux, mais Sacha ne s’y trouvait pas. Pire, elle n’avait aucune idée du moyen de le contacter. Elle se rappela alors de la pierre rose, que le vieil homme avait utilisé pour le faire venir. Elle en parla à Kalista. Elle-même n’en savait rien, mais le Transpoke effectua (automatiquement) une recherche de données avec les mots clés « pierre d’appel », et trouva un article paru quelques années

auparavant dans la presse. En voici le texte, diffusé en hologramme par le Transpoke :
« Le scientifique Von Alberto vient de publier, le dimanche 12 octobre 1992, son rapport sur ses recherches sur les pierres d’appel. Rappelons que ces petites pierres d’environ un centimètre de diamètre semblent être dotées de pouvoirs étranges. Il n’en existe que quelques centaines dans le monde, et leur couleur est unique. Sacha du Bourg Palette, le Hoda de Kanto, nous a affirmé que ces pierres pouvaient, selon les travaux qu’il a effectué avec Von Alberto, appeler des personnes si elles étaient utilisée « au bon endroit », lieu qu’il a tenu secret… »
Kalista fut surprise : Sacha avait été Hoda !? Elle n’en savait rien… Toujours est il que les pierres bleue et rose que possédait le vieux semblaient être des pierres d’appel. Cependant, l’article n’expliquait pas la manière d’appeler. Tourile émit l’hypothèse que ses pierres pouvaient avoir des pouvoirs de téléportation. Cela paraissait plausible. Mais même en sachant ce qu’était une pierre d’appel, il semblait difficile de se procurer celle qui correspondait spécifiquement à Sacha, de même que n’importe laquelle. Léona décida de pénétrer dans le chalet du vieillard et de fouiller. Kalista et Tourile approuvèrent. Léona ouvrit la porte, et entra. Alors qu’elle fonçait à l’étage, elle s’aperçut que Kalista et Tourile n’étaient toujours pas entrés. Elle redescendit pour leur demander pourquoi ils n’entraient pas. Apparemment, seule Léona pouvait passer le seuil de la porte. Kalista, ainsi que Tourile, se heurtaient à un mur invisible… Elle monta à l’étage. Devant elle se trouvait une multitude de tables, dans une pièce qui s’étendait si loin qu’elle n’en distinguait pas le bout. Sur chacune de ces tables, se trouvait une pile de documents et une petite pierre. Des pierres d’appel. Léona examina rapidement quelques tables. Elle tomba alors sur la table avec une pierre bleue. Sa table. Curieuse, elle ouvrit le dossier, qui était parmi les plus volumineux. Elle tomba à la renverse sous le coup de sa stupeur : devant elle se trouvait un gigantesque écran holographique, projeté par le dossier. Une multitude de petits dossiers étaient accessibles. Elle « toucha » le dossier intitulé « identité ». Aussitôt, l’écran se modifia, et afficha toutes les données sur l’identité de Léona. Elle retourna à l’interface principale, et rechercha un dossier, qu’elle ne trouva pas. Elle passa plusieurs heures à naviguer, parcourant sa propre vie. Et bientôt elle s’aperçut qu’un petit clavier se trouvait sous l’écran. Elle tenta de modifier les données de son dossier, changeant le texte de la boite « couleur des cheveux » de blond à brun. Aussitôt, ses cheveux devinrent de plus en plus foncés. Non seulement cette pièce contenait à peu près toutes les informations sur tout le monde, mais la modification de ces données modifiait effectivement les personnes concernées.
Elle rendit à ses cheveux leur couleur normale. Puis, elle ferma son dossier, et rechercha celui de Sacha. Elle trouva sa table, mais la pierre n’y était pas. Bien qu’ayant ouvert le dossier, rien ne se passa. Elle retourna à sa table, et s’empara de la pierre. Le vieil homme possédait là une arme bien trop dangereuse pour qu’elle puisse rester entre ses mains. Elle prit également les pierres de Kalista et de Tourile. La pierre de Kalista était verte comme l’émeraude, et celle de Tourile rouge comme le rubis. Juste avant de sortir, Léona aperçut une ombre féminine près de l’entrée.

Chapitre 18
Lorsqu’elle sortit de la cabane, elle s’aperçut qu’il faisait déjà nuit. Elle n’avait pas vu le temps passer. Kalista et Tourile avaient monté une tente juste à coté, en l’attendant. Elle leur raconta sa découverte. Kalista se demanda si le vieux n’était pas une sorte de dieu… Posséder un tel complexe devait le placer au dessus de tout. D’ailleurs, tandis qu’ils débattaient ainsi sur l’identité de l’homme, les pierres se volatilisèrent. Le groupe ne s’en aperçut pas. Les trois amis s’endormirent cote à cote, au coin du feu. Mentali et Pyroli maintenaient l’air autour de leur tente à une température de 20 degrés, par la combinaison de leurs pouvoirs. Pyroli créait des flammes dans l’air, et Mentali les orientait pour former une bulle autour du groupe. L’ensemble donnait une impression de feu follet.
Le lendemain, lorsque Léona se réveilla, une sensation bizarre parcourrait ses bras. Elle se leva et s’éloigna un peu du groupe, pour trouver une flaque d’eau, et se regarder. Elle trouva finalement une petite flaque, et s’y « contempla ». Son reflet était celui d’une jeune fille de 14 ans, dont la moitié inférieure du corps était couverte de fourrure, et qui était dotée de neuf queues. L’anomalie semblait se trouver autre part. C’est alors que Léona s’aperçut qu’elle avait des « tatouages » sur ses gants. Comme si quelqu’un avait prit un marqueur pour dessiner dessus. Après un rapide examen, elle constata que ces tatouages représentaient des pattes de félin. Comme une empreinte de chat. Elle eut beau tenter de laver ses gants à l’eau claire, rien n’y faisait. Les marques ne partiraient pas. Ce n’était pas gênant. Pas pour l’instant. Lorsque Kalista et Tourile se réveillèrent, le groupe se concerta pour savoir que faire. Léona avait reçu la vague mission de réunir un maximum de fidèles.
Tourile proposa de se rendre au siège des Hodas pour demander à ses confrères leur avis. Kalista et Léona étaient toutes deux d’accord, le groupe se mit en vol le soir même, après avoir dîné. Cette fois ci, Léona se reposa, sur le Dracolosse de Tourile. Kalista volait sur Latias, Tourile sur Latios. Le conseil des Hodas était une île reculée au sud de Kanto, sur laquelle les Hodas se trouvaient lorsqu’ils s’entraînaient. En général, vu le nombre de pays de la planète, il y avait rarement plus de quatre personnes à la fois sur l’île, mais on prétendait que les âmes des Hodas précédents s’y trouvaient… Tourile et Kalista s’y étaient déjà rendus plusieurs fois, mais pour Léona c’était une première. D’ailleurs, ce serait la première fois qu’une personne non Hoda se rendrait sur le sol sacré…
Cependant, dés que l’île fut en vue, Tourile eut un mauvais pressentiment. Kalista ne partagea pas cet avis, parce qu’elle n’avait pas côtoyé l’île depuis plus de deux ans, en permanence sollicitée. L’atmosphère semblait plus lourde au jeune homme. Très vite, Latios et Latias tombèrent. Léona sauta sur Latias en plongeon, se changea en Groret, et rattrapa Latios, Latias, Kalista, Tourile et elle même d’une seule corde psychique, qu’elle rattacha à Dracolosse. Le dragon ne put pas voler longtemps, lui aussi très affaibli, et plana jusque l’île, larguant sa charge peu avant sa chute. Léona parvint à amortir le choc, grâce à ses pouvoirs psychiques, mais se sentait elle même très faible. Elle avait l’impression que tous les flux d’énergie de son corps s’affaiblissaient. Elle se rapprocha de Latias pour changer de forme, redevenant normale. Étrangement, seuls les pokémons étaient affectés par le phénomène. Léona, plus que sa sœur ou son ami, s’en aperçu à cause de son changement de forme. Elle conseilla au groupe de rappeler tous ses pokémons, afin d’éviter le danger. En cas de problème, il faudrait compter uniquement sur sa magie, la seule utilisable dans de telles conditions. Et le problème en question arriva sans tarder…
Alors que le groupe avançait sur le sol nu de l’île, parsemé de rochers et de trous, une voix appela à l’aide. Léona se précipita, talonnée par Kalista, qui faiblissait également du fait de l’aura, et Tourile. Elle se retrouva face à une situation plus que dangereuse, compte tenu de l’incapacité des pokémons à se battre… Une jeune fille se trouvait sur un petit îlot, au centre d’une mare, et semblait vouloir s’en aller. Cependant, elle n’avait pas la moindre pokéball sur elle, et ne savait visiblement pas nager. De plus, un tourbillon tournait autour de l’île rapidement, et rendait impossible la navigation sur une barque quelconque. Léona tenta de se concentrer pour utiliser la magie pour la première fois de son propre flux magique. Après plusieurs secondes, elle parvint à faire apparaître une planche sur le sol. L’îlot était à une cinquantaine de mètres…

Chapitre 19
Léona réessaya des dizaines de fois de s’imaginer un pont de bois devant elle, elle ne parvenait qu’à faire apparaître des planches. C’est alors qu’elle eut une idée. Elle demanda à Tourile et Kalista de se concentrer et d’imaginer qu’elle avait un pouvoir illimité. Notion trop compliquée, le pouvoir ne s’améliora donc pas. Elle leur demanda donc d’imaginer qu’elle pouvait créer un pont. Cette fois ci, elle se sentit capable de réaliser le pont, et le sortilège apparut instantanément dans son esprit. Elle prononça la formule, et un pont de bois apparut entre l’île et la terre ferme. La jeune fille le traversa. Arrivée au milieu, elle s’arrêta. Elle semblait retenue par une force. Léona posa le pied sur le pont. Tourile la devança, lui demandant de s’occuper de Kalista, qui était de plus en plus faible. Lorsque Tourile engagea le dialogue, il ressentit une sensation étrange de déjà vu. Cette personne lui était inconnue, mais il avait déjà rencontré cette situation.
La jeune fille expliqua à Tourile, d’une voix très faible, qu’elle était morte quelques siècles auparavant. Il s’agissait d’une ancienne Hoda de Kanto, une certaine Alexia Alexandre. Selon ses paroles, il s’agissait d’une âme privée de corps, forcée de rester près de sa tombe. Elle demanda à Tourile un service. Alexia avait eu une descendance. Elle souhaitait que Tourile retrouve la seule personne encore vivante de la famille.
Une certaine Roxane. Tourile ne donna pas de réponse, il devait d’abord savoir la raison pour laquelle l’île était dans cet état.
- « L’île des Hodas ne respecte pas le cours normal du temps. Vous vous trouvez dans une brèche temporelle… A chaque retour sur l’île, cette dernière change d’époque. Aujourd’hui, nous sommes le 12 juin 1435, le jour suivant celui de ma mort. L’île restera dans cette époque jusqu’à ce qu’une autre personne y pose le pied.
- Mais, pourquoi ne me suis-je pas aperçu de ces brèches temporelles avant ? Et pourquoi êtes vous morte ?
- Tout simplement parce que l’île était dans des époques proches de celle à laquelle vous vous trouviez. Je suis morte à cause de l’air ambiant, qui a empoisonné mes pokémons alors que j’étais piégée sur cette île… En attendant, je vous conseille de vous en aller. Une présence s’approche de l’île en ce moment même, et vous serez happés dans mon époque si vous êtes encore là lorsque cette personne posera le pied sur l’île.
- Et zut ! fit Tourile. Kalista, Léona, on doit se tirer d’ici, et vite ! »
Cependant, sans pokémons, il serait sûrement difficile d’atteindre le bord rapidement. Tourile demanda à Léona de se concentrer pour effectuer un téléport. L’âme demeura, impassible, sur le pont de bois. Tandis que le groupe commençait à disparaître, Léona aperçut des éléments du paysage se métamorphoser sous l’effet du changement d’époque.
L’île des Hodas était décidément une île étrange ! Lorsque le groupe réapparut, il se trouvait au dessus de l’océan. A quelques centaines de mètres, l’île montrait son nouveau visage. Elle devait être passée à une époque très au-delà de l’époque de Kalista et du reste du groupe. C’est alors que Tourile eut un hoquet de surprise : le groupe était au dessus de l’océan, mais ne tombait pas, et avançait même vite… Léona se montra très heureuse : c’était la première fois qu’un sort lui était venu à l’esprit sans qu’elle n’y pense, il s’était lancé de lui même, lorsqu’elle l’avait souhaité. De plus, il s’agissait d’un sort de téléport, très rare pour les humains…

En levant les yeux, Léona s’aperçut que le soleil entrait en éclipse. Ce devait être un phénomène rare, pourtant ni Kalista, ni Tourile ne semblaient s’en inquiéter. Intriguée, Léona leur demanda ce qu’il fallait faire, maintenant.
- « On va essayer de trouver un moyen de mettre la confiance d’un maximum de personnes en toi… Il faut trouver une solution…
- Pour l’instant, je pense qu’on ferait mieux de trouver la raison pour laquelle on ne tombe pas, fit remarquer Kalista.
- Oui, tu as raison. »
Un long silence suivit cette déclaration. Léona, comme sa sœur et son ami, était dans son état normal. Elle fit penser à Tourile et Kalista de faire sortir Latios et Latias de leurs pokéballs. Les deux pokémons sortirent, enfin libres après plus d’une heure de captivité… Ils avaient tous deux récupéré et prirent chacun leur dresseur sur leur dos. Léona demanda à Latias de venir à son contact, et se changea en Roucarnage.

Chapitre 20
- « Bon, on va où ? demanda Kalista.
- Euh… On pourrait aller voir les champions de Kanto, pour voir si ils peuvent nous donner une idée…
- OK…
- Carnage, poussa Léona, changée en Roucarnage, en signe d’approbation.
Elle se jeta sur Latias pour se changer en Dracolosse, et fit monter Kalista et Tourile sur elle pour que Latios et Latias se reposent. La première ville à apparaître fut celle de Cramois’île. Il s’agissait d’une petite ville installée au pied d’un volcan, au sud de Kanto, sur une île. Elle était peu habitée, mais un champion d’arène et un laboratoire s’y étaient installés, contribuant à lui donner un intérêt touristique. Léona descendit au sud de l’île, et chercha un buisson pour reprendre sa forme humaine sans attirer l’attention. Kalista avait peur de se montrer, peur que tout le monde ne fuie ou ne la craigne, du fait de sa nouvelle apparence. Elle préféra rester au niveau de leur atterrissage, prétextant maladroitement avoir besoin de se reposer. Se cacher n’était pas dans ses habitudes, mais Tourile et Léona la laissèrent. Elle devait être perturbée après sa métamorphose… Léona se changea en Azumarill, puis elle partit avec Tourile pour la ville.
Dés son arrivée dans la ville, Tourile eut la sensation d’être épié. Par chance, son ennemi ne savait probablement pas que le Azumarill était une humaine. Léona pourrait sans doute le tenir en respect, grâce à ses stratégies. Tourile, depuis le combat contre Deoxys, évitait le combat direct, car il craignait que ses pokémons ne se déchaînent comme ils l’avaient fait sur Deoxys, et tuent dans leur rage les pokémons de l’opposant. Tourile se dirigea droit sur l’arène de la ville. Un dresseur lui barra la route. Il était enveloppé d’une cape noire, et seuls quelques cheveux bruns, une main et deux yeux noirs étaient visible. Léona se plaça devant Tourile. C’était son premier combat en tant que pokémon contre un dresseur. Le combat commença. Le dresseur envoya un Coxyclaque, une sorte de coccinelle dotée de deux paires de poings, au combat. Tourile ne se donna même pas la peine de donner un ordre quelconque à Léona.
Le Coxyclaque tenta de frapper Léona d’un poing. Elle créa un mur de bulles devant elle, le poing fut stoppé net. Puis elle riposta en envoyant des bulles sur les ailes du Coxyclaque. Celui ci chuta, ayant les ailes trempées et donc fragilisées. Il continua de se battre en envoyant des coups de poings. A chaque fois, Léona stoppait ses coups avec des bulles. Finalement, le Coxyclaque s’énerva, et changea de stratégie. Il commença à envoyer des coups par rafale. Léona perdait à chaque fois un peu de temps, et fut bientôt obligée de stopper les coups à la main. Légèrement troublée, elle changea à son tour de stratégie.
Le Coxyclaque continua de frapper la jeune Azumarill. Bientôt, il s’aperçut que cette dernière ne bougeait plus. Il cessa de frapper, et se retourna, pour rentrer dans sa pokéball. A cet instant, il fut écrasé par une boule bleue. Léona avait effectué une boule armure, et avait enchaîné avec une roulade pour frapper le Coxyclaque. Ce dernier ne put pas riposter. Le dresseur, gêné d’avoir crié victoire trop vite, appela un autre pokémon. Il envoya un Queulorior. Léona continua d’attaquer, toujours roulée en boule.
Mais alors que le Queulorior aurait du être projeté sur une centaine de mètres, il ne bougea pas le moins du monde. La fumée se dissipa ; Léona constata avec stupeur que son corps avait été réduit à la taille d’une poupée. Elle ne mesurait donc plus que dix centimètres. Elle s’aperçut que de la peinture rose se trouvait sur son dos. Le dessin représentait une fleur et un objet en boule. Le Queulorior jeta un sourire narquois à Tourile, qui était stupéfait. Léona tenta malgré tout une seconde attaque, en y mettant toute sa volonté et toute sa force. Cette fois ci, elle jouissait de ses pouvoirs de déesse, car elle se battait sans retenir ses coups, et envoya le Queulorior à plusieurs dizaines de mètres de hauteur. Le dresseur abandonna, et rendit à Léona sa taille d’Azumarill. Puis il demanda à Tourile si il acceptait que le Queulorior donne des pouvoirs à Léona. Il remit la décision à Léona, qui accepta. Le Queulorior dessina un pinceau dans le dos de Léona.
Presque aussitôt, les mains de Léona se couvrirent d’une substance rose. Elle tenta de s’en débarrasser, mais comprit après quelques minutes de lutte inutile que c’était elle qui créait cette substance. Queulorior avait conféré à ses mains les mêmes propriétés que sa queue, à savoir créer de la peinture spontanément.

Chapitre 21
Le dresseur se présenta. Il s’appelait Dorago. C’était la première fois qu’il était vaincu de cette manière, c’est pourquoi il avait donné ce pouvoir à Léona. Pour le moment, disait il, elle pensait que c’était un pouvoir gênant. S’il la dérangeait tant que ça, Tourile serait en mesure de le désactiver temporairement en touchant le pinceau. Mais dès que Léona apprendrait les sorts du grimoire que le dresseur lui donna, elle serait en mesure d’utiliser la sorcellerie du Queulorior, très puissante. Léona ouvrit le grimoire... Après l’avoir reçu, elle c’était placée sur les épaules de Tourile pour pouvoir le lire tranquillement. Elle avait demandé à Tourile de désactiver son pouvoir, chose qu’il avait fait sans problème. Dorago avait laissé Tourile, partant pour soigner ses pokémons.
Tourile poussa la porte de l’arène. Une brume opaque occupait l’espace, et rendait la visibilité très faible dans l’entrée. Tourile passa au travers du brouillard, et se retrouva à l’intérieur d’un volcan. Un terrain de combat y avait été aménagé. Mais Auguste ne se montrait pas. Tourile et Léona patientèrent quelques instants, lorsqu’ils entendirent un bruit venant de la lave en fusion. Une silhouette en émergea ; Auguste, le corps dégoulinant de lave bouillante, se présenta. Il était tout « habillé », ce qui signifiait chez lui « vêtu d’un pantalon blanc et d’une ceinture », malgré la lave qui l’entourait encore. Auguste était un homme au crâne chauve, qui portait en permanence des lunettes noires, bien que n’étant pas aveugle. Il était renommé dans toute la région, comme étant le chef du feu. La vision de cet homme sortant de la lave confirmait cette rumeur : il n’avait pas la moindre trace de brûlure sur le corps, alors qu’un être normal serait mort dès son entrée dans la lave.
- « Que puis-je faire pour vous ?
- Je suis Sauveur Scalese, Hoda de Kanto. Je souhaiterai m’entretenir avec vous.
- Hum… Je n’y vois pas d’inconvénient. Mais avant, je souhaite me battre contre vous. Ca fait longtemps que je rêve de me battre contre un Hoda.
- Je relève votre défi.
- Que le combat commence ! clama Auguste, envoyant une pokéball en l’air.
Le premier pokémon du maître des flammes était un magnifique Galopa, un cheval de feu doté d’une corne. Léona s’avança, après que Tourile aie réactivé son pouvoir. Le Galopa prit l’initiative : il chargea le Azumarill qui se trouvait devant lui, corne baissée. Léona sauta, et utilisa un mouvement de « hanches » pour retomber sur le dos du Galopa. Dès qu’elle put s’accrocher, elle empoigna la crinière du cheval, et commença à peindre ses motifs. Le Galopa se débattait sans cesse pour se libérer mais Léona s’accrochait. Elle peignit un nuage et un œil. Aussitôt, le Galopa fut privé de sa vue. Il cessa de courir, ne comprenant pas ce qu’il lui arrivait.
Léona peignit ensuite une fleur, et un cercle, sur le flanc du Galopa. Aussitôt, il se retrouva réduit à la taille d’une poupée. Léona, finalement, sans qu’Auguste n’aie eu le temps d’agir, assomma le Galopa miniature d’un pistolet à eau. Le combat avait duré, tout au plus, trente secondes. Auguste, déconcerté, tenta un autre pokémon, lançant son Magmar au combat. L’affrontement fut tout aussi bref. Léona peignit en vitesse un cercle autour d’un personnage schématisé sur le cuir du pokémon, et le Magmar se retrouva entouré d’une bulle de magie infranchissable. Il ne pouvait bien entendu pas bouger.
Tourile lui-même était étonné de la puissance de Léona. Auguste, découragé, rappela son Magmar et demanda à Léona d’annuler ses sortilèges. Puis il commença son « entretien » avec Tourile.
- « Et bien ! Ca fait longtemps que je n’avais pas rencontré un pokémon aussi puissant…
- En réalité, c’est une humaine qui s’est métamorphosée en Azumarill.
- Et elle peut redevenir humaine ?
- Oui, mais pas maintenant. Elle a besoin d’entrer en contact physique avec un pokémon de sa grande sœur.
- Bon. Que voulez vous ?
- Cette Azumarill est, sous sa forme humaine, devenue une déesse. Elle a besoin de personnes qui croient en elle pour accroître son pouvoir. On ne sait pas encore quel danger menace la terre, mais on sait qu’il y en a un.
- Hum… Dans ces cas là, montrez moi la forme humaine de cette déesse. Je veux m’assurer que vous ne mentez pas avant de prendre une décision.
- Très bien. Nous reviendrons ce soir.
- A plus tard.
Tourile et Léona sortirent donc de l’arène. Léona était joyeuse, elle s’amusa donc, dès que le groupe fut à l’écart, à se changer elle-même en une véritable projectile, en plaçant des flèches sur son bras gauche. Ces flèches avaient pour effet de toujours porter la partie du corps à laquelle elles étaient attachées dans leur direction. Après avoir volé quelques minutes, elle s’arrêta, et fonça sur Latias pour récupérer son apparence humaine. Kalista avait disparu, et avait endormi ses pokémons avec une hypnose. Elle avait sûrement préféré se promener seule sur l’île. Léona remarqua que le sortilège du Queulorior était encore actif, et qu’elle était incapable de le désactiver. Elle repartit avec Tourile aussitôt qu’elle était venue, après s’être assurée que les pokémons endormis ne couraient pas de danger.

Chapitre 22
Le pouvoir que le Queulorior lui avait donné se révéla bien plus agaçant que prévu pour Léona. Elle ne pouvait pas le désactiver elle-même, la marque se trouvant an centre de son dos. Tourile toucha le symbole lorsqu’elle le lui demanda. Aussitôt, le fluide cessa de couler des bras de Léona, qui s’aperçut que les tatouages s’étaient étendus, de sorte que sa paume et chaque bout de ses doigts étaient couverts de noir. Légèrement agacée, elle s’aperçut qu’elle s’apprêtait à traverser une ville, pour la première fois, avec ses neuf queues découvertes. Elle hésita longuement, et décida de faire comme si de rien était. Tourile se dirigea donc, avec elle, vers l’arène. Lorsque Léona en poussa la porte, elle fut d’abord surprise de la chaleur qui régnait à l’intérieur, puis comprit que son corps d’Azumarill était plus « gros », et que la graisse qui se trouvait entre la peau et les muscles avait un pouvoir isolant supérieur à celui de sa tenue.
Auguste semblait excité. Lorsque la porte s’était ouverte, il faisait les cent pas sur son terrain de combat. Il se retourna presque instantanément pour faire face à la jeune fille. Dès qu’il vit les neuf queues, il sauta dans la lave. Tourile pensa qu’il se cachait (il l’avait déjà vu en sortir, ce ne pouvait pas être un suicide). Cependant, Auguste sortit rapidement de la lave. Il portait sur son dos un sac de toile. Il ne prononça pas une parole avant d’en avoir étendu le contenu sur le sol. Neuf statuettes étaient désormais disposées en cercle sur le sol. Elles semblaient représenter des dieux.
- « Bon. Narva, place toi au centre du cercle. »
Léona eut un temps d’arrêt, avant de réaliser que c’était à elle que s’adressait cette parole. Elle marcha vers le centre de la figure, qui faisait environ deux mètres de diamètre. Dès qu’elle fut au centre, Auguste frappa dans ses mains, après s’être placé juste derrière une des statuettes. Le choc sembla abasourdir Léona, pourtant ce n’était pas un bruit insupportable.
- « J’appelle l’esprit originel du feu. Viens à moi, Sulfura…
- Attendez… Que faite vous ? l’interrompit Tourile
- Que nul mortel ne puisse déranger cette prière… (Aussitôt, Tourile s’aperçut que ses lèvres étaient scellées) Que la force du feu habite dès maintenant et à jamais Narva ! (Léona, qui ne pouvait plus bouger, fut immédiatement enveloppée de flammes bleues) Que la prière s’achève. (Les flammes disparurent, et Tourile retrouva sa voix)
- Que… Que c’est il passé, demanda Léona en regardant d’un œil interrogateur Auguste.
- Tourile, restez ici je vous prie. Narva, viens avec moi. » Sur ces paroles, Auguste plongea dans la lave, laissant Tourile qui tentait de trouver quelque chose à dire derrière lui.
Léona plongea après un regard qui se voulait rassurant lancé à Tourile. Elle remarqua, amusée, que la lave glissait autour d’elle comme de l’eau, et qu’elle ne sentait qu’une douce chaleur dans le liquide brûlant. Elle voyait très bien autour d’elle, et suivait Auguste qui se trouvait quelques mètres en avant. Après quelques secondes, le couple déboucha sur une grande bulle d’air, située sous le terrain de combat de l’arène.
- « Ca fait longtemps que j’attends ce jour, Narva.
- Euh, Auguste ? Je m’appelle Léona, pas Narva.
- Oui, désolé… Je t’ai immédiatement assimilée à Narva, la déesse de l’humanité… Tu lui ressembles beaucoup. C’est une longue histoire, installe toi.
Léona prit alors le temps d’examiner la pièce dans laquelle elle se trouvait. Il s’agissait d’une cavité d’environ neuf mètres carrés, avec un canapé et une table de cristal. Sur l’un des murs, une quantité d’images et de statuettes semblaient se mouvoir, bien que ce fût impossible.
- « Bon… Par où commencer… Mon véritable nom est Maraveus Highlight. Je suis né il y a plus de mille ans, dans une petite ville qui s’appelle aujourd’hui Celadopole. A l’époque, Narva, une jeune humaine pleine de fougue, dirigeait le pays. Elle avait environ douze ans, mais bénéficiait des conseils de son père. Lorsque j’avais environ quinze ans, une guerre entre deux grands dieux, Groudon et Kyogre, a commencé. Groudon était un dieu de terre, son vœu était d’étendre le continent. Kyogre avait un point de vue exactement inverse, il était pour l’extension des océans. Narva, qui voyait son peuple au milieu de cette guerre, n’était pas décidée à le laisser au milieu d’un tel combat, aussi a-t-elle réuni humains et pokémons pour faire stopper cette guerre. Groudon et Kyogre étaient des divinités, il était impossible de leur porter atteinte directement. Aussi, nous massacrions leurs sbires, des corps d’humains et de pokémons aux âmes corrompues par l’un ou l’autre des deux dieux… Jusqu’au jour ou un pouvoir étrange a commencé à apparaître en elle. Toute la population de la planète avait depuis longtemps compris que Narva était une personne de confiance, et lui accordait toute sa foi. Et bizarrement, ses vœux commençaient à s’exhausser, comme par magie. Elle n’avait plus besoin de pokémon ou de relique de sort pour effectuer sa magie, qui devenait de plus en plus puissante. Moi, j’étais un de ses guerriers les plus fidèles. Nous étions quatre à veiller en permanence sur elle, pour la protéger. Les trois autres guerriers sont encore en vie aujourd’hui, d’ailleurs, mais nous en reparlerons plus tard. Reprenons. Narva commençait à se battre sans armes, à main nue, contre des hordes entières de monstres, pour protéger son peuple. Je l’ai vue se battre de mes propres yeux. Sa magie n’avait pas d’égale, et d’un simple revers de la main elle envoyait ses ennemis dans les cieux en faisant gronder le tonnerre, ou les enfonçait dans la terre en ouvrant des failles. Après quelques mois, son corps a commencé à se… Transformer. Son nez ressemblait de plus en plus à un museau, ses pieds à des pattes et ses oreilles se faisaient pointues et plus grandes. Et surtout, elle avait des queues de renard qui apparaissaient (au nombre de neuf). D’abord cachées par sa robe, elles furent vite visibles. Bien après, nous avons comprit que sa métamorphose était le résultat d’un sortilège que lui avaient lancé neuf pokémons divins. Finalement, son corps entier se couvrit de fourrure… Parallèlement ses pouvoirs se développaient encore plus, et elle fut bientôt capable de s’attaquer à Groudon et à Kyogre directement, en quittant de temps en temps son enveloppe corporelle pour rejoindre le niveau divin. Elle devenait une déesse, au sens figuré et au sens propre… Après quelques années, elle effectua un acte qui ne fut jamais reproduit depuis : elle changea les deux dieux en pokémons au moyen d’un pouvoir surpuissant. Dès lors, la plupart des sbires de Groudon et de Kyogre disparurent. La paix revint sur notre terre. Narva était notre sauveuse. Elle reçut le titre de déesse de l’humanité en récompense de tous ses efforts. Au crépuscule de sa vie d’humaine, elle créa trois grandes pierres en forme d’œuf qui permettraient à n’importe lequel de ses descendants d’hériter de son pouvoir, mais seulement en cas de besoin. Deux d’entre eux furent brisés. Le troisième, je pense que tu sais qui l’a utilisé… »

Chapitre 23
- « Hum… Ca veut dire que dans le monde, il y a quatre personnes de plus de mille ans ? Mais comment avez-vous pu survivre autant de temps ? fit Léona, encore abasourdie de tout ce récit.
- Narva nous a accordé une bénédiction qui nous a permis de ne plus tenir compte des années. Maintenant, je vais t’expliquer la chose la plus importante que je sache. Chacune des neuf queues de Narva correspondait à un pokémon divin et à un élément du diagramme élémental…
- Le diagramme… Quoi ?
- Hum… Je suppose que l’on t’a toujours appris que la nature et tout ce qui l’entoure est formé de quatre éléments et de leur assemblage… Eau, Terre, Feu et Air. Pour la magie, c’est différent. Il existe neuf éléments magiques : le Feu, l’Eau, l’Air, la Terre, la Glace, la Foudre, les Ténèbres, la Lumière et la Sorcellerie… Le diagramme élémental, c’est une figure géométrique en forme d’étoile à neuf branches qui montre la disposition de ces éléments dans le monde spirituel…
- OK, et je suppose que mes queues ont les mêmes propriétés que celles de Narva ?
- Exact. Tu as eu une chance inouïe de tomber sur moi, je suis le seul au monde à savoir tout ça, mis à part les trois autres « survivants »… Chaque queue correspond donc à un pokémon divin et à un élément. Je ne peux pas me souvenir de la disposition exacte, mais cette statue (Auguste désigna une statue représentant vraisemblablement Narva) pourra me le rappeler. Toujours est il que le feu correspond à Sulfura, l’eau à Suicune, la terre à Entei, l’air à Raikou, la foudre à Elector, la glace à Artikodin, les ténèbres à Lugia et la lumière à Ho-oh. Je ne suis malheureusement pas en mesure de t’informer sur la forme physique que prennent ces pokémons, mais je sais que Sulfura est un magnifique oiseau de feu…
- J’ai déjà rencontré Elector, Artikodin et Sulfura.
- Bien. C’est une bonne chose que tu saches à quoi ils ressemblent. De cette manière tu pourras les retrouver plus facilement. Je ne sais pas non plus quel est le nom du pokémon divin de la sorcellerie… Aucun document n’en parle. Maintenant, si tu le veux bien, voyons ce que cette statue a à nous dire (Auguste prit la statue dans une main, et une loupe dans l’autre). Ce sont des caractères anciens mais je me rappelle encore de leur signification. Voilà : dans le sens des aiguilles d’une montre, en partant de la queue la plus à droite de ton corps, les éléments sont la lumière, la terre, la foudre, le feu, la sorcellerie, l’eau, la glace, le vent et les ténèbres. C’est important à savoir parce que ça va te permettre de savoir laquelle de tes queues a récupéré le pouvoir de Sulfura, et lesquelles récupéreront le pouvoir des autres pokémons divins. Normalement, dans quelques heures, ta queue de feu va se teindre en rouge. Quand tu voudras utiliser un sort de feu, tu n’auras plus besoin de relique de sort ou de pokémon car tu exploiteras directement le flux magique de Sulfura. Il te suffira de prendre ta queue dans ta main quelques secondes avant d’utiliser le sort.
- Euh… Je crois que je comprends ce que vous voulez dire…
- Encore une chose : si tu as besoin de la magie, tu peux aussi utiliser le flux magique des personnes qui ont confiance en toi. Il leur suffira de penser à toi pour que leur flux apparaisse dans ton corps, et si le sort que tu veux utiliser n’est pas trop difficile tu pourras l’utiliser immédiatement.
- Ca je l’avais déjà remarqué, mais n’y a-t-il pas un moyen pour étendre le nombre de personne qui ont foi en moi rapidement ?
- Ca, c’est à toi de te débrouiller. Trouve au plus vite les maîtres élémentaux. Il s’agit du groupe qui protégeait Narva. Je suis le maître du feu. Les trois autres maîtres maîtrisent le vent, l’eau et la terre. Ils te procureront les pouvoirs des pokémons divins qui leur correspondent. Pour les autres éléments, il faudra chercher…
- Mais pourquoi je ne sais pas encore contre quoi je vais devoir défendre… La terre ?
- Parce que personne ne le sait. Narva a estimé qu’il était temps de réveiller ses pouvoirs, et t’a désignée dans sa descendance pour les obtenir. Prépare-toi à un combat, et garde la tête haute. Tu vas devoir être forte, Léona, mais plus tard la civilisation toute entière te portera en

héroïne…
- Hum… D’accord… Es-ce que quelqu’un va m’aider, mis à part Tourile ?
- Bien entendu, je ne te laisserai pas partir seule.
- Vous venez avec moi ?
- Bien sur. Et tu peux me tutoyer.
- Hum… OK. Allons y alors…

Chapitre 24
Maraveus Highlight. Kalista était sure d’avoir déjà entendu ce nom quelque part. Son Transpoke ne pouvait cependant pas l’aider sur ce point là. Cela signifiait que la connaissance de ce nom remontait à avant l’acquisition de l’appareil, que Kalista avait obtenu 6 ans plus tôt. Elle avait donc, logiquement, entendu ce nom avant ses treize ans… Après être sortis de l’arène de Cramois’ile, Léona, Maraveus et Tourile avaient retrouvé Kalista, qui les attendait devant leur point d’atterrissage.
Maraveus ne savait pas où Kalista avait pu entendre ce nom, qu’il avait caché pendant presque un millier d’années, mais cela signifiait pour lui beaucoup de choses : premièrement quelqu’un ou quelque chose dans ce monde était encore capable de ce souvenir de ce nom ancien, deuxièmement il était possible que sa survie soit connue, en plus de son nom. Il voyait cela comme un mauvais présage. De toutes manières, il était sûrement déjà trop tard…
Soudain, il sentit la température autour de lui qui montait : le groupe descendait sur terre. Léona, toujours sous sa forme de Dracolosse, avait repéré l’arène de Jadielle, qui se trouvait au nord du Bourg Palette, lui-même situé au nord de Cramois’ile. Elle passa au dessus de sa villa, atterrit sur la pelouse, et enfin récupéra sa forme d’origine avec l’aide de Latias. Maraveus, qui ne quittait que très rarement son île, fut assez impressionné par la dimension du bâtiment, et hésita un instant à entrer. Il n’entra que lorsque il s’aperçut que Léona l’attendait.
C’était la seule à être en pleine forme. Les autres avaient été fatigués par le voyage, car ils venaient de voler à une altitude de plus de quatre mille mètres pour éviter une tempête. C’est dans ces conditions que l’on comprend qu’un dragon est bien plus endurant qu’un humain…
A l’intérieur, étant donné que la villa était entretenue par le personnel que Kalista employait en permanence, il y avait un certain ordre. Un repas attendait le groupe. Kalista avait averti ses cuisiniers de son arrivée, aussi ceux-ci avaient préparé un véritable festin. Il y avait de nombreux fruits, pour la plupart en provenance des îles Sevii ou de Hoenn, des viandes très variées, etc.
Maraveus goûtait pour la première fois de beaucoup de mets, n’ayant habituellement accès qu’à des fruits de mer où à quelques nourritures magiques (celles-ci n’ont que des qualités nutritionnelles, pas de goût) ; il reprit plusieurs fois de chaque plat. Kalista profita du repas pour voir les goûts de son nouveau corps, qui s’avérèrent par chance presque inchangés ; Tourile et Léona prirent immédiatement leurs mets favoris : des pommes de feu, un fruit originaire de la forêt de Jade qui avait la propriété de changer de goût en fonction du corps du consommateur et d’être particulièrement nutritif. Léona obtenait toujours un goût très sucré, tandis que Tourile avait en général une saveur de viande saignante (il affirmait que lorsqu’il était jeune, le fruit un goût de pizza jambon fromage, mais personne ne l’avait jamais cru…).
Trois heures après le début du repas, ne restaient dans le salon que Léona et Latias, qui se réchauffaient devant le feu de cheminée. Tous les autres, épuisés après leur voyage dans les cieux, étaient couchés. Alors que Léona méditait à sa situation, pour la première fois depuis le début de ses aventures, elle entendit une petite explosion semblable à celle des feux d’artifice en provenance du feu. Un peu surprise, elle se redressa du fauteuil où elle s’était installée, et s’approcha. Une seconde explosion se fit entendre, puis une troisième. L’une des queues de Léona commençait à s’agiter plus que d’habitude. Celle qui avait pris une teinte rouge quelques heures plus tôt. Tout à coup, Léona sentit son corps se tordre dans tous les sens. Elle s’aperçut qu’elle était transparente, et que son état se rapprochait de plus en plus de l’invisibilité, avant de perdre connaissance.